Alexandre, Français de Hong Kong : « Non, vous, expatrié, n’êtes pas à l’abri. »

L’un de nos membres, Alexandre, témoigne :

« Je m’appelle Alexandre, j’ai la trentaine, un travail qui me donne un revenu confortable, une petite vie paisible à Hong Kong. Tout se passe très bien pour moi. 

Comme beaucoup ici, je suis parti de France assez jeune, avant même la fin de mes études : ce qui ne devait être qu’un stage de 6 mois à Londres, l’année de mes 21 ans, a débouché sur un V.I.E, un CDD… et de contrats en contrats, de pays en pays, je me suis fait une raison : j’étais devenu un expatrié sans même le chercher, au gré des opportunités.

“Vittel, dans les Vosges. La campagne où j’ai passé mon enfance.”

Moi qui aimais tant la France, je l’avais désormais quittée. A force, je m’étais construit une vie, un quotidien qui me déconnectaient peu à peu avec la réalité que vivaient ma famille, mes amis…  J’avais laissé derrière moi mon pays, sans pour autant penser l’avoir délaissé. Las, à chaque « retour » en France, je la trouvais changée : à force de vivre à l’étranger, c’est moi, son fils, qui lui devenait Etranger. Il m’était insupportable de me confronter à ce que Paris devenait, loin de la ville lumière du temps de la jeunesse de mes grands-parents : la lumière palissait, la flemme s’éteignait, peu à peu.

Les Rois avaient été enterrés à Saint-Denis ; quelle cruelle ironie de voir que la France elle-même y mourrait désormais, et que de cet épicentre de l’insécurité, se propageait une gangrène rongeant quartiers et grandes villes, sans distinction.

Ma famille, pensais-je, était en sécurité à la campagne, loin de cette violence gratuite et sauvage : qu’importent les bobos des villes, ceux-là pourront se confronter à la réalité de l’ensauvagement que leurs passivité, complice et amusée, a laissée s’installer. De mon côté, la perspective d’un quotidien dénué de ces problèmes, dans le cadre sûr et sain de ma ville d’adoption, me laissait imaginer enfin retrouver la douceur de vie oubliée de la France des trente glorieuses, que me comptaient les anciens.

Mais voilà : la réalité finit toujours par vous retrouver.

Non, les campagnes ne sont pas épargnées.

Non, vous, expatrié, n’êtes pas à l’abri.

Oui, vous, qui aimiez la France, vous y serez toujours lié.

Vous avez nécessairement encore une part de vous-même là-bas.

“Vittel, dans les Vosges. La campagne où j’ai passé mon enfance.”

Dans mon cas, ce sont mes parents, des parents qui m’ont tout donné, à force de travail et de sacrifices. Ces parents qui, gratuitement, se sont fait respectivement insulter, menacer, bousculer… et, pour avoir refusé de baisser les yeux, se sont fait passer à tabac par une chance pour la France ; leur exprimant au passage sa haine à eux les « blancs », les « mécréants », résidant pourtant sur la terre de leurs ancêtres.

Un tel comportement, vis-à-vis de seniors, autochtones, aurait-il été toléré au Maghreb ? Au « Bled » ? Certainement pas, et à raison.

Cette agression aurait pu ne rester qu’une statistique anonyme, un incident parmi des centaines, des milliers, chaque année en France. Cette fois-ci, ce sont mes parents. Un jour, ce sera peut-être vos proches.

Nous avons le devoir d’agir, le devoir d’ouvrir les yeux, de les faire ouvrir aux autres, tant qu’il est encore temps. Cela passe par le fait de s’engager et de se communautariser, afin de reconquérir la France, quartier par quartier, ville par ville.

Nous avons tous une pierre à apporter à l’édifice, français expatries y compris. J’ajouterai que nous avons un devoir supplémentaire : ne jamais laisser, nos villes et patries d’adoption, sombrer comme la France a pu le faire.

Merci à Marc, Samuel, et à Reconquête pour leur aide et leur soutien, à mes parents et moi, lorsque je leur ai fait part de l’agression dont ont été victimes mes parents.

Une plainte a été déposée. L’auteur de l’agression semblait déjà “défavorablement connu” de la police et de la justice.

L’avenir dira si cette dernière fera son travail. »

Église Saint-Brice d’Isches, “là où toute ma famille a été baptisée, pendant des générations.”

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