Julien Servelle, ostéopathe à Tokyo : “J’ai décidé de quitter à contre cœur mon Alsace natale.”
Rencontre avec Julien Servelle, Français ostéopathe à Tokyo.
Bonjour Julien, d’où êtes-vous originaire, et qu’est-ce qui vous a fait décider d’aller vivre au Japon ?
Bonjour, je suis originaire de Strasbourg. J’ai décidé de quitter à contre cœur mon Alsace natale en 2018 après 10 ans d’exercice en profession libérale. J’ai tout vendu (cabinet, maison etc…), j’ai laissé ma réussite professionnelle et suis parti vivre dans le pays de mon épouse.
Les principales raisons : l’enfer fiscal français en tant qu’entrepreneur, l’insécurité grandissante et de manière générale le déclin dans lequel s’inscrit le pays.
Comment devenir ostéopathe au Japon ? Votre clientèle est-elle essentiellement française, expat, japonaise ?
Au Japon, l’ostéopathie n’étant pas réglementée elle ne donne pas l’accès à un visa travail. Il est donc très difficile de s’y installer en tant qu’ostéopathe à moins d’être époux de japonais(se) ou d’être « half » et d’avoir un passeport japonais. La patientèle est essentiellement étrangère mais les Japonais s’intéressent de plus en plus aux techniques de médecine occidentale !
Comment trouvez-vous la vie au Japon, loin de la France ? Rentrez-vous souvent ?
La vie y est très agréable : propreté, sécurité, impôts modérés et bien utilisés. J’apprécie rentrer une fois par an pour voir mes amis et ma famille mais je ne pourrais plus revivre en France.
Peut-on vivre au Japon si on ne parle pas japonais ?
C’est possible à Tokyo uniquement si votre environnement de travail est exclusivement anglophone mais parler la langue est un vecteur d’intégration. Dans toutes les autres situations il est absolument nécessaire de maîtriser le japonais si on veut s’établir au Japon sur le long terme.
Les Français sont-ils bien vus au Japon ? Les Japonais sont-ils francophiles ?
Vu d’ici la France a une image de raffinement à la « Emily in Paris » malgré tout ce qu’il s’y passe malgré le fait que la réalité soit à des années-lumière de la fiction. La chambre de commerce France-Japon est la plus vieille de l’archipel (105 ans d’existence), nous sommes un des premiers pays occidentaux avec lequel le Japon a tissé des liens commerciaux et amicaux étroits.
Il suffit de lever les yeux et voir les nombreuses enseignes portant des noms français pour s’en rendre compte.
Qu’est qui vous manque de la France ?
Parmi les choses qui manquent le plus : la gastronomie même si l’on trouve tout ici à question d’y mettre le prix, la spontanéité des rapports humains. Les paysages et l’architecture, la France est un pays magnifique dommage que sa culture et son identité soient mises à mal depuis des décennies.
Pensez-vous rentrer en France un jour ?
A la retraite éventuellement si le pays se redresse mais je n’y crois plus. La France a changé et comme beaucoup je ne m’y reconnais plus, autre raison pour laquelle je suis parti. Nicolas Sarkozy disait : la France tu l’aimes ou tu la quittes, je n’aime plus ce qu’elle est devenue donc plutôt que d’être aigris, j’ai choisi l’exil !
Avez-vous des conseils pour ceux qui souhaitent voyager ou s’expatrier au Japon ?
Mon conseil serait de commencer par un visa vacances-travail, car beaucoup de gens idolâtrent le Japon, mais y venir en tant que touriste et y vivre au long terme sont deux expériences très différentes.
Contact :
Telegram @TokyOsteo
Email: julien.servelle@gmail.com
Update : entretien du 14 avril 2024 :
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