|

Reconquête : Rencontre avec Georges Abitbol, candidat “FDE Europe”

Tous les candidats FDE au Conseil National de Reconquête sont invités à être interviewés. Merci de contacter marc.guyon@clubfranceinternational.com

Pouvez-vous nous parler de votre parcours, notamment votre engagement politique ?


Je m’appelle Georges Abitbol, j’ai trente ans, et je réside actuellement en Israël où je termine un doctorat de chimie à l’université. Je suis arrivé en Israël à la fin de l’année 2015, exactement une semaine avant les abominables attentats qui ensanglantèrent Paris le 13 novembre. Ces attentats furent pour moi une violente prise de conscience supplémentaire de ce naufrage à bas bruit que nous subissions depuis des années en France. Il était désormais impératif de lutter activement, de toutes mes forces, contre la vague qui ne tarderait pas à nous broyer si nous nous contentions, les bras ballants, d’attendre la fin inéluctable promise à notre pays, par l’effet conjugué d’une démographie extra européenne et d’une immigration toutes deux galopantes.


Mon engagement politique prend toutefois ses racines très tôt, dans mon enfance. Celui-ci est d’abord le résultat naturel du dévouement de mes parents à mon éducation et mon instruction. Pieds Noirs dont les parents arrivèrent eux-mêmes d’Algérie, sans fortune ni bagage universitaire, ils purent bénéficier de cet ascenseur social que rendait possible la
méritocratie républicaine française il y a de cela quelques décennies encore. Mes parents ont toujours été immensément reconnaissants envers la France pour les bienfaits qu’elle leur a apportés : carrières, culture, et littérature plus particulièrement. Ils ont su me transmettre ce formidable héritage.


J’ai également eu la chance de croiser la route de professeurs d’exception. Un en
particulier : Bernard Poulhès, mon professeur d’Histoire en Terminale au Lycée Louis Le Grand. Je peux affirmer que ma vie aurait été tout autre si je ne l’avais rencontré. D’un scrupule intellectuel absolu, mettant un point d’honneur à ne jamais entamer une approche affadie ou tronquée des faits historiques, sans craindre si besoin le politiquement incorrect, il a su transmettre à des générations d’élèves une lecture critique de l’Histoire. C’est avec
lui que j’ai pu découvrir Braudel, Tocqueville, Furet ou Huntington.


Simultanément, Éric Zemmour connaissait son ascension fulgurante à la télévision chez Laurent Ruquier. Son talent de bretteur, sa culture et sa pugnacité en firent quasi immédiatement une icône pour le jeune homme de 18 ans que j’étais. Plus encore, il réussissait à verbaliser l’amour que je portais à la France, et la fierté insigne que je retirais d’être français. Connaître son histoire, s’imprégner de sa littérature, aimer et jouer sa musique, s’émerveiller de ses terroirs. C’est en approfondissant sans cesse ces différents
points d’accroche que je rendais d’autant plus solide mon attachement à notre si beau pays. Mon engagement politique s’est donc naturellement concrétisé en septembre 2021 lors des rumeurs de candidature d’Éric Zemmour.


Mon activité principale y était, et est encore à ce jour, l’organisation de Spaces, salons vocaux de conversation, héritiers modernes à mi-chemin du café politique des XVIIIe et XIXe siècles et de l’assemblée citoyenne. Twitter est un outil puissant pour faire entendre nos voix et activement mener le combat culturel de droite qu’incarne aujourd’hui Reconquête. Bien évidemment, il ne rend pas pour autant caduques les actions de terrain. Tous les vecteurs de lutte politique et méta-politique se combinent et sont complémentaires.


Dans le cadre de cet engagement, je me suis rendu à deux reprises en France cette
dernière année : au rassemblement du Trocadéro et aux Universités d’été. En Israël, j’ai rejoint fin 2021 la cellule de Reconquête à Jérusalem et nous avons organisé ensemble nombre de réunions publiques, pendant la présidentielle puis pendant les législatives. À ces actions s’ajouta la distribution de tracts dans les quartiers à forte dominante francophone, pour convaincre inlassablement de la justesse de notre message et de notre projet pour la France.

Pourquoi avoir choisi de vivre en Israël et comment y trouvez-vous la vie ?


Il faut ici prendre un peu de recul. La France, grande patrie des sciences depuis des siècles, a amorcé à compter des années 2000 un retrait massif de la formation de ses élites scientifiques, à rebours de nos voisins allemands qui continuaient à investir fortement dans leurs chercheurs, rapport notamment à la puissance de leur industrie chimique et automobile. Cette tendance a été marquée par la suppression massive de postes dans l’enseignement supérieur, le manque d’investissement dans les structures de recherche, la
diminution des budgets R&D, le principe de précaution, et la préférence pour le rendement immédiat, au détriment d’une vision à long terme pour l’avenir de la science et de la technologie françaises. Les débats ayant entouré le nucléaire depuis trente ans en sont hélas un exemple topique. L’ensemble de ces décisions contribuèrent à repousser hors de
France, vers des pays proposant des opportunités de carrière, nombre de scientifiques. Je suis de ceux-là. C’est donc vers Israël que j’ai orienté mes pas à la fin de mon Master de Chimie moléculaire à l’Université Paris VI.


Il est intéressant de noter qu’Israël est dans une situation assez semblable à celle de la
France au moins à deux égards : relative absence de sous-sols riches en hydrocarbures – malgré la découverte il y a quelques années de gaz en Méditerranée – et faible proportion de l’industrie dans le PIB. Si la France s’est orientée depuis les années 1970 vers une économie de services, Israël a au contraire tout misé sur la recherche et la haute technologie. Le pays compte donc un grand nombre de prestigieuses universités dans lesquelles la poursuite d’un doctorat est très fortement encouragée. Je finalise actuellement la rédaction de ma thèse que je devrais défendre sous peu. L’observation
d’Israël est riche d’enseignements : ce pays est un prodigieux alliage d’héritage ancestral des temps bibliques et de dynamisme moderne fulgurant. Je m’explique cette seconde caractéristique par la jeunesse d’un peuple retrouvant sa terre après 2000 ans d’exil, sur laquelle l’avancée technologique occupe aujourd’hui une place considérable.


Enfin, comme l’écrit si bien Éric Zemmour dans son Destin Français, la France et Israël
connaissent des destins-miroirs étroitement mêlés : « Le sionisme est un des derniers
mouvements de nationalités du XIXe siècle inspiré par la « grande nation ». […] Israël est une nation du XIXe siècle pour laquelle la souveraineté nationale est un bien aussi
inespéré que sacré, tandis que la France a troqué cette souveraineté qu’elle avait
inventée, qui l’avait fondée et préservée à travers les âges, pour les chimères pacifistes d’une fédération européenne impuissante et ingrate. » L’État-nation israélien, bien que fortement dépendant de son allié américain, ne s’embarrasse pas pour agir selon ses intérêts propres avant tout autre considération. En témoigne aujourd’hui le message
envoyé par Benyamin Netanyahou à Joe Biden après la tentative d’ingérence de ce dernier dans la crise institutionnelle qui secoue ces jours-ci l’État hébreu : « Israël est un pays indépendant, qui prend ses décisions selon sa volonté et celle de ses citoyens, et non sur la base de pressions extérieures, y compris celles de nos meilleurs alliés. » Tout est dit.

Vous êtes candidat au Conseil National pour l’Europe, quelle est la particularité de votre
candidature ?


Je me sens tout d’abord infiniment redevable envers la France pour le patrimoine culturel et cet esprit français si précieux dont elle m’a fait profiter. À l’heure où celle-ci se trouve une
fois de plus au bord du précipice béant, j’estime qu’il est de notre devoir d’entreprendre tout ce qui est possible, à titre individuel ou collectif, pour conjurer ce destin funeste. Cette volonté de m’investir pour mon pays trouve là opportunité à s’intensifier en me présentant aux suffrages des adhérents pour assumer, s’ils le désirent, de plus fortes responsabilités
au sein de Reconquête.


Ensuite, je suis un scientifique de formation, avec près de 13 ans de pratique académique de la chimie depuis le bac. De ce fait, je suis en mesure d’apporter à notre mouvement une approche logique et discursive à nombre de problématiques auxquelles nous aurons certainement à répondre ensemble dans le futur. Ma connaissance approfondie du monde
de la recherche sera également un atout non négligeable au Conseil sur de nombreuses thématiques, aussi essentielles que stratégiques, telles que l’intelligence artificielle, le nucléaire, la souveraineté énergétique, ou l’agriculture.


J’ai également fait grandir la nature de mon investissement grâce au contact quotidien des militants sur Twitter. J’ai pu ainsi y côtoyer depuis plus d’un an des centaines de profils et d’opinions différentes. Le contact avec nos militants, aussi bien que la discussion avec nos adversaires politiques, ont encore renforcé mon engagement. Je veux pouvoir porter la voix de notre si riche base d’adhérents, au nombre de 100.000 à ce jour. Les longues et multiples discussions, autour de thèmes éclectiques, m’ont amené à prendre pleinement
conscience de la puissance de notre intelligence collective. Nous ne devrions ni la négliger, ni la mépriser. Je propose ma candidature pour porter une attention particulière à la voix de ces Conquérants.


Enfin, j’ai l’honneur d’être soutenu par nombre d’autres candidats des listes ‘Aura’ et ‘Terres de Reconquête’ initiées par Aurélien Guyot, à ces élections au Conseil National. Beaucoup sont d’anciens portes-bannières de notre parti aux élections législatives, jeunes militants, et
assument pour l’immense majorité des responsabilités au sein de Génération Z dans leurs départements respectifs. Leur soutien m’honore et m’oblige. Notre liste commune ainsi que nos objectifs sont consultables à l’adresse liste-reconquete-aura.fr.

Avec Olivier Ubéda au meeting du Trocadéro


Comment vous définissez-vous ? Conservateur ? Identitaire ? Libéral ? De droite ?


Je me définis aujourd’hui avant tout comme zemmouriste ! C’est à dire un héritier de la tradition gaullienne d’indépendance de la France, mais aussi sociale, vis à vis des plus démunis de notre peuple. C’est une composante essentielle de la fraternité de notre devise que je désire ardemment reconquérir. Être zemmouriste, c’est aussi évidemment être
attaché à l’héritage de la droite civilisationnelle française. Je défends un État fort et souverain, capable de garantir la liberté, la sécurité et le bien-être de nos concitoyens, mais aussi de protéger notre héritage culturel face aux deux principales menaces de ce début de XXIe siècle ; le wokisme nous venant d’Amérique, et l’Islam conquérant, resurgissant de l’Orient.


Le Président de la République actuel redouble d’habileté quand il s’agit d’utiliser l’un et l’autre pour dissoudre l’identité nationale française. De Gaulle disait en parlant de la construction européenne et des États-nations d’Europe qu’on ne ferait pas d’omelette avec des œufs durs. Je crois qu’Emmanuel Macron l’a parfaitement compris et qu’il joue donc sur ces deux ressorts, pour annihiler tout ce qui fait notre spécificité française, obstacle
réfractaire au fédéralisme européen, de telle sorte à inverser l’entropie et faire de la France un œuf cru.


J’estime au contraire que notre identité est un joyau pour l’Humanité toute entière et que celle-ci doit, ne serait-ce qu’à ce titre, être préservée et choyée. C’est un des éléments les plus frappants lorsque l’on réside hors des frontières de la France : le monde entier voit dans notre Nation une source d’inspiration perpétuelle, de mythes romantiques et révolutionnaires, d’art de vivre, de gastronomie ou de littérature. Les échos qui me parviennent, que ce soit des Israéliens ou des Allemands, avec lesquels j’organisai un Space Twitter mardi soir dernier, sont unanimes à ce sujet.


Quelle est votre vision de Reconquête, dans quelle direction souhaitez-vous que le parti
évolue ? Croyez-vous en l’union des droites ?


En tant que membre de Reconquête, ma vision de notre mouvement politique est celle d’un phare d’espoir et de préservation du peuple de France et de son héritage. Tout spécialement dans un contexte où l’ensemble de la classe politique s’égare entre dérives idéologiques, renoncements, et autres compromissions avec les forces destructrices que nous évoquions précédemment. Reconquête! doit à mon sens persévérer dans sa ligne fondamentale de défense de l’identité et de la souveraineté de la France. Mais plus encore
que cela, je crois que l’un des ingrédients essentiels qui nous manqua l’année dernière est la formulation claire d’une alternative au futur glauque que nous promettent progressistes et autres fédéralistes de tout poil. Nous nous devons de proposer, si j’ose dire, un conservatisme d’avenir, optimiste et inspirant. À titre d’exemple, je défendrais, en cas
d’élection au Conseil, la reconquête du thème environnemental, historiquement de droite.
Éric Zemmour l’avait déjà abordé lors de son meeting en Bourgogne, et celui-ci est
particulièrement d’actualité dans le contexte des feux de forêts géants auxquels la France fut sujette l’été dernier, ou de la gestion de la ressource en eau à l’heure du débat enragé autour des méga-bassines.


L’innovation, la recherche et les nouvelles technologies sont autant de thèmes que la
gauche ignore et que le macronisme méprise. Emparons nous-en ! Organisons colloques et rencontres proposant une véritable rigueur scientifique sur les thèmes du nucléaire, de l’intelligence artificielle, de l’agriculture ou des semi-conducteurs, tout en nous astreignant à vulgariser suffisamment ces sujets pour les rendre accessibles à tous. Quelle meilleure
opportunité que celle-ci pour nous débarrasser enfin de cette image, jaunie et rabougrie, dont les médias ont réussi à nous affecter dans l’inconscient de beaucoup de Français ?
Pour ce faire, je propose donc que nous devenions une courroie de transmission entre la connaissance de la technique et de la technologie de pointe, et les Français, dont le quotidien sera bientôt profondément remodelé par certaines de ces thématiques, encore bien trop peu médiatisées et expliquées.


En somme, ma vision de Reconquête est celle d’un parti défendant une France restant fidèle à ses racines, mais également tournée vers l’avenir via des initiatives concrètes pour répondre aux défis de notre temps. Sur l’Union des Droites, je crois que nous avons tous pu tirer les leçons des douloureuses dernières législatives. Si Union des Droites il devait y avoir, celle-ci pourra, à mon sens, ne se faire que si nous sommes à même de l’imposer par la force de nos résultats électoraux.

Avec Serge Siksik, responsable du bureau Reconquête! Israël

Comment est structurée l’équipe Reconquête dans votre circonscription locale ?
Comment suivre vos actualités, et comment vous joindre ?


Dans notre 8ème circonscription des Français de l’Étranger, l’équipe se compose d’une petite dizaine de militants, dont la permanence est basée à Jérusalem à côté du Mahane Yehuda, le grand marché de la ville. Notre action pendant l’année qui vient de s’écouler a consisté à organiser distribution de tracts, réunions publiques et militantisme actif sur les réseaux sociaux. Ceci de telle sorte à faire connaître le message porté par Éric Zemmour
d’une part, et à désamorcer les nombreuses campagnes de désinformation médiatique de l’autre. Nos actualités sont relayées à nos adhérents par mail, via notre page Facebook et également par le biais de notre compte Twitter. Nous y sommes facilement joignable pour toute question, demande d’adhésion, ou proposition spontanée de militantisme.


Je suis joignable par mail à l’adresse abitbol.reconquete@gmail.com, via Twitter
@georjabitbol ou via Telegram @georjabitbol, où je tiens également à jour un fil recensant mes dernières publications.

Similar Posts

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *