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Meet with Laurent Le Pen, entrepreneur in Shenzhen

It was a pleasure to meet Laurent Le Pen today, coming to Hong Kong specially for a French Tech event. Laurent is a French entrepreneur in the tech industry in Shenzhen. We met for a coffee in the afternoon before the French tech event, and I asked him 2 simple questions.

Hi Laurent, I have 2 questions for you.

First question, you are a prominent member of the French Tech, you live in Shenzhen for more than 15 years now, you arrived in 2007 the year of the launch of the iPhone, you even met Tim Cook in Shenzhen.

What does a French guy do differently in the Tech industry? There so many talented Americans and Chinese in Shenzhen, why do they need French people and organizations like the French Tech?

Laurent: “Well, there are definitely many talented people in Shenzhen, first and foremost Chinese people coming from all over China. I’d say French people are very well aware about the World they live in. That may be coming from our historical background when we were part of the World’s leading nations. We are a relatively small country, but Overseas France includes territories all over the World.


On top of that, we have very creative people, it’s in our DNA. Back to tech, you will find French people in most prominent tech companies in the World especially in the Silicon Valley. It’s also true for Indian and Chinese engineers but for other reasons, most of them immigrated to have a better life. I think most of the French people who immigrated over the last 20 years are mainly for industrial reasons rather than any other ones. That’s why I consider myself an “industrial migrant”. I followed my industry. 15 years ago, I was a young strategic buyer at a spin-off of Philips Mobile, designing cellular phones in Le Mans and my industry step by step shifted to Shenzhen so that’s why I moved there.


French Tech is a government-backed organization bolstering France as one of the best countries in the World to start and scale global tech champions. We support startups through diverse startup programs, events, funding opportunities, policymaking and a powerful network of French Tech communities across the World. In other words, we use our network to support French startups to scale globally and we invite foreign scale-ups to setup their European headquarters in France.”

Second question, I would like to ask it in French.

Laurent, vous êtes expatrié en Chine depuis longtemps, vous êtes marié à une chinoise, vos enfants sont franco-chinois, est-que la France vous manque, pensez-vous rentrer un jour en France, et vous sentez-vous en quelque sorte patriote car vous faites rayonner la France en Chine et contribuez au développement de la French Tech ?

Laurent : “Je suis Breton et la France coule dans mes veines depuis presque 500 ans depuis le Traité de 1532 unissant la Bretagne et la France, l’Édit d’Union, signé et publié à Nantes, le 13 août 1532. Cela sera une belle occasion de célébrer ça en 2032.

La France et mes proches me manquent particulièrement depuis le début de la crise sanitaire qui ne s’est achevée ici avec la levée des sanctions que depuis ce début d’année 2023. Nous planifions de passer les prochaines vacances estivales en France.


Pour mes enfants, je suis en quelque sorte leur seul professeur de français puisque nous avons décidé avec mon épouse qu’ils poursuivent le cursus chinois. Ce qui me convient totalement n’ayant pas de lycée français a proximité. Mes enfants sont désormais pratiquement trilingues (chinois – français – anglais), pour eux, la France c’est festif et gastronomique, c’est le pays de papa et des grands-parents.

Mes activités professionnelles sont en Chine, et quand on a des enfants, le centre névralgique familial se recentre sur eux donc je ne planifie pas de rentrer à court voire moyen terme en France. N’ayant que peu cotise en France, je ne me vois pas en retraite avant très longtemps donc ce n’est pas d’actualité.

La French Tech, je m’y suis investi dès ses balbutiements en 2012 car ma première société « Omate » fêtera ses 10 ans cet été. Les premières réunions de la French Tech se sont notamment déroulées dans mes bureaux, puis en se formalisant, j’ai rejoint le comité de direction et nous avons fusionné avec la French Tech de Hong Kong. Nous sommes désormais une belle communauté de bénévoles qui renaît après 3 ans de restrictions diverses entre nos deux villes.


La French Tech, c’est une organisation soutenue par le gouvernement qui soutient la France comme l’un des meilleurs pays au monde pour lancer et développer des champions mondiaux de la technologie. Nous soutenons les startups par le biais de divers programmes de startups, d’événements, d’opportunités de financement, d’élaboration de politiques et via un puissant réseau de communautés French Tech à travers le monde. En d’autres termes, nous utilisons notre réseau pour aider les startups françaises à se développer à l’échelle mondiale et nous invitons les scale-up étrangères à installer leur siège européen en France.

C’est ma façon de rendre à la France l’éducation et la culture qu’elle m’a offerte.”

Merci Laurent, nice to meet you!

Voir aussi cet article de Laurent : En France, on n’a pas d’usine mais on a des idées! – Causeur

En France, on n’a pas d’usine mais on a des idées!

Malgré les bonnes intentions des politiques, la France est un pays en voie de sous-développement

Laurent Le Pen – 11 février 2022

En France, on n’a pas d’usine mais on a des idées!
Shenzhen, Chine. Unsplash

Avec la pandémie, la France a pris conscience de sa dramatique désindustrialisation, et de sa dépendance à la Chine. Comment réindustrialiser ? Les candidats à la présidentielle y vont tous de leur annonce, mais on peut se demander s’ils ont bien compris les enjeux.


Si la France fait toujours bien partie du G8, ce club qui réunit les pays les plus industrialisés, la pandémie a laissé entrevoir une autre vérité : notre pays est le plus désindustrialisé d’Europe. Comme le rappelle Claude Sicard dans Le Figaro, « notre secteur industriel n’emploie plus que 2,7 millions de personnes et ne contribue à la formation du PIB que pour 10 % seulement ». Autre chiffre affolant : en 2021, le pays est confronté au pire déficit commercial de son histoire pour atteindre 84,7 milliards d’euros (soit 3,4 % du PIB). Serions-nous à l’aube de l’émergence du premier pays en voie de sous-développement ?

Migrant industriel assimilé à la « Shenzhen speed »

On disposait de nombreux éléments pour prévoir cette situation. A titre personnel j’en ai fait l’expérience quand j’ai pris la décision de partir en Chine, en 2007, après avoir subi la liquidation des usines de Philips au Mans…

Aujourd’hui, basé à Shenzhen, j’ai compris les éléments clés de la stratégie d’industrialisation de cette région : la production y est à portée de main. La proximité de tous les acteurs de la chaîne de la valeur industrielle est un atout de poids considérable. À la « Shenzhen Speed » tout va plus vite et lorsqu’une usine a besoin d’une pièce, elle la reçoit dans l’heure. Aujourd’hui cela est totalement impossible à faire en Europe, car l’ensemble des composants viennent d’Asie… Il convient de prendre en compte ces leçons si on veut voir un jour les industriels revenir en France.

Bien penser la réindustrialisation

En France, l’objectif n’est plus de “lutter contre la désindustrialisation” mais bel et bien d’œuvrer à la réindustrialisation, un chantier pour le moins ambitieux. Ils semblent lointains les jours heureux, ceux des Trente Glorieuses où Jean-Luc Lagardère était notre Elon Musk français… Depuis lors, la France s’est embourbée dans de mauvaises orientations politiques et économiques, pour la plupart édictées à Bruxelles – jusqu’à cette synthèse chimérique de « souveraineté européenne » chère au locataire actuel de l’Elysée.

Alors que nos élites concentrent leurs efforts essentiellement sur la communication de ce qu’il y a de plus spectaculaire (comme ce fameux “Airbus des batteries” via un consortium européen visant à produire la batterie électrique des voitures du Vieux Continent), elles en oublient l’essentiel : il faut redévelopper un tissu industriel complet, de la souveraineté énergétique à l’extraction de minéraux industriels, jusqu’à la production de masse, sachant que ce tout dernier point n’est pas facile à valoriser dans un message politique.

Ce sont là toutes les conditions nécessaires afin de pouvoir un jour espérer égaler la « Shenzhen Speed ».

France 2030: un horizon incertain  

Le chef de l’État a dévoilé le 12 octobre dernier un plan d’investissement de 30 milliards d’euros sur cinq ans pour développer la compétitivité industrielle et les technologies d’avenir en France.

650 millions d’euros de ce plan de relance ont été attribués à des projets de réhabilitation des friches industrielles, et un budget de 800 millions d’euros a été alloué à la robotique. L’Etat vient aussi de lancer un fond FrenchTech doté de 550 millions d‘euros pour des aides à des projets d’industrialisation. Tout cela semble aller dans la bonne direction mais une question se pose toutefois : pourquoi avoir attendu cinq ans ? Et la philosophie qui se cache derrière ce plan est-elle sincère, ou est-ce encore une ruse politicienne pour séduire un électorat entrepreneurial de toute façon déjà acquis ?

Le président Emmanuel Macron présente le plan d’investissement France 2030 depuis l’Elysée, 12 octobre 2021 © Ludovic Marin/AP/SIPA Numéro de reportage : AP22614348_000006

France 2022: c’est demain

Dans quelques semaines, l’un des candidats franchira la porte de l’Élysée. Quelles seront ses premières mesures pour réindustrialiser la France ? Aujourd’hui, tous les candidats semblent avoir bien intégré cet impératif, mais force est de constater qu’on assiste surtout à un concours de déclarations :

À gauche, Fabien Roussel (PCF) souhaite interdire les délocalisations. Planificateur et visionnaire, Jean-Luc Melenchon (LFI) avait proposé de son côté de “planifier la réintroduction d’un produit quand sa production n’existe plus en France ou en Europe”, mais il a vite revu ses ambitions à la baisse en affirmant fin janvier que « la réindustrialisation n’est pas un objectif en soi. La vraie question, c’est : “qu’est-ce qu’on doit produire nous ?” ».

« Championne de la réindustrialisation » et pour la mise en place d’un « protectionnisme intelligent », Marine Le Pen a déclaré vouloir faire « de notre pays le paradis des entrepreneurs et de linnovation ».  Quant à Valérie Pécresse, la candidate LR, elle en appelle à l’action en rompant avec « les slogans creux » tout en voulant réindustrialiser « la France pour réduire notre empreinte carbone »! 

Pour Yannick Jadot (EELV), réindustrialiser veut dire « reconstruire une société de la bienveillance où lautre nest plus une menace, un adversaire, mais un enrichissement, une ouverture. »

Enfin, petit dernier arrivé sur l’échiquier politique, Eric Zemmour semble être le seul à avoir pensé une véritable politique de réindustrialisation dans sa globalité – idée qu’il défend depuis des années maintenant et bien avant que ce ne soit à la mode – sans effet de manches. D’une part via la mise en œuvre d’une réduction des impôts de production afin d’améliorer la compétitivité des entreprises. Il promet d’autre part de favoriser le made in France dans la commande publique. Enfin, il propose d’autre part la suppression des droits de succession des entreprises familiales.

Quel que soit le vainqueur, il devra faire vite: car si la France veut pouvoir un jour rattraper la « Shenzhen speed », elle doit se mettre au travail dès le lendemain du 24 avril 2022.

Pour contacter Laurent : Laurent Le Pen | LinkedIn

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