Je rentre en France
1er avril 2024
Après 14 longues années d’expatriation, j’ai décidé de rentrer chez moi : en France.
J’ai beau avoir une gueule d’asiatique, je ne suis pas chez moi en Asie.
Je ne parle couramment aucune langue asiatique, et les asiatiques me considèreront toujours comme un étranger. Je suis une « banane » : jaune dehors, blanc dedans. C’est frustrant.
Certes, certains ne me considèrent pas français non plus… ils disent que je suis un Français de papier, même si je suis né en France, ai grandi en France, et parle français mieux que la grande majorité des Français… à leurs yeux je serai toujours différent…
Mais ce n’est pas grave. De toutes façons, je suis 100% chez moi… nulle part.
Je n’ai aucun endroit dans le monde où je peux me considérer « de souche » et être fier de mes ancêtres…
Au final, je suis davantage chez moi en France qu’en Asie.
Ma seule patrie est et restera la France.
J’ai beau faire beaucoup de « French bashing », je dis souvent que la vie en France est comme ceci ou comme cela, que c’est devenu le tiers-monde, que l’Asie est beaucoup plus développée…
Et j’assume, car c’est vrai.
Mais l’autre vérité est qu’au bout d’un moment, on ouvre les yeux et on voit ce qui est vraiment important.
Oui, la vie à Hong Kong est parfaite, c’est « Zemmourland » : Très peu d’impôts, libéralisme économique même extrême, insécurité zéro, immigration illégale zéro, immigration légale extrêmement contrôlée, société conservatrice et anti-woke, peu de musulmans, et aucune chance de domination islamiste un jour… les Chinois ne se laisseront jamais faire comme les Européens.
Mais est-ce le plus important ? Avons-nous besoin de tant de sécurité, et de vivre dans une bulle ? Est-ce la vraie vie ?
Pour mes enfants, grandir dans un tel environnement risque de faire d’eux des wokes, au contraire de ce qu’on imagine. Le wokisme est-il né d’une propagande woke ? Non, puisque cela n’existait pas. Le wokisme est né d’une société dans laquelle tout allait bien. La France d’autrefois, l’Occident d’autrefois. Les temps prospères créent des hommes faibles. Hong Kong est trop prospère.
Je veux revenir aux temps difficiles.
Je suis ce que je suis car je suis né et ai grandi à Marseille. J’ai grandi dans des quartiers pourris, j’ai étudié dans un collège et lycée en ZEP, dans une ville sauvage. Mais cela a des points positifs : j’ai appris à survivre. Je me suis mis aux arts martiaux. Je me suis façonné dans un environnement hostile.
Mes enfants, au contraire, grandissent sans problèmes, dans un environnement dans lequel ils ont tout. Ils ne connaissent rien de l’insécurité. Ils ne savent pas ce qu’est une racaille.
Pour que mes enfants ne deviennent pas des hommes faibles, ils ne doivent pas connaître uniquement les temps prospères. Ils doivent découvrir les temps difficiles ; ils doivent découvrir la France.
Il est de mon devoir de leur montrer la vraie vie, la vie en France. Ils doivent apprendre à survivre dans un environnement hostile. Ils doivent apprendre à marcher dans la rue tout en faisant attention à tout, à ne pas se faire racketter, à ne pas se faire agresser, à ne pas se faire égorger.
Je suis partisan de la loi du plus fort. C’est la sélection naturelle.
Et moi-même, je préfère me battre avec honneur et mourir agressé par 10 racailles avec des couteaux (en en tuant quand même quelques-uns au passage avant de mourir), plutôt que de mourir comme un gros vieux porc au bord d’une piscine ou d’un jacuzzi avec du champagne et du caviar. La première mort est plus glorieuse que la deuxième. J’aurais peut-être même droit à des bougies et à une marche blanche, plutôt que de mourir de mort naturelle dans l’indifférence quasi totale.
Pour que mes garçons deviennent des hommes, ils doivent découvrir le chaos, ils doivent découvrir la France.
Ensuite ils pourront apprécier leur retour en Asie. Il faut considérer ces prochaines années en France comme une expérience enrichissante (là, le terme d’enrichissement culturel prend tout son sens !), un peu comme un service militaire. Ils vont apprendre la vie.
De plus, il faut profiter des dernières années de survie de la civilisation européenne, avant qu’elle ne devienne islamiste. Au moins, ils pourront dire qu’ils ont connu la France et y ont vécu quelques années avant qu’elle ne disparaisse totalement.
Je fais partie de ceux qui pensent que l’Europe d’aujourd’hui est foutue. Mais ce n’est que temporaire, ce ne sont que des cycles. Après la guerre et le chaos, le grand reset. Et le renouveau.
Nous ne serons probablement plus là pour voir le grand reset, mais nous pouvons décider du rôle à jouer dans cette guerre et ce grand chaos.
Vivre dans la sécurité m’ennuie, je veux de l’action.
Je veux embrasser le chaos. Je suis né dedans et je veux finir dedans, c’est dans ma nature.
Retour en France cet été ! A bientôt les amis 😊
Marc GUYON
