Entretien avec James White : Pourquoi l’Expo 2027 marque un tournant pour Belgrade et la Serbie
Il est particulièrement éclairant de s’entretenir avec des designers et des architectes qui pensent au-delà de l’objet, au-delà du bâtiment lui-même, et qui s’intéressent davantage à ce qui subsiste une fois le spectacle terminé. Cet état d’esprit était au cœur d’un récent entretien avec James White, cofondateur de March and White Design (MAWD), lors de sa visite à Belgrade.
Vivant et travaillant entre le Royaume-Uni et le Moyen-Orient, le récent voyage de James White à Belgrade lui a permis d’approfondir sa compréhension de la vision de l’Expo 2027 Belgrade, notamment son engagement en faveur d’un héritage durable et de son impact à long terme, en tenant compte de la modularité de ses bâtiments et pavillons.
Danilo Dangubić, auteur du plan directeur de l’Expo 2027, a expliqué que de nombreuses installations temporaires sont conçues pour jouer un rôle permanent après la fin de l’exposition. Comme il l’a souligné, les aires de jeux pour enfants, les terrains de sport et les scènes temporaires seront réaménagés en tribunes pour les installations sportives, tandis que la végétation jouera un rôle essentiel dans l’embellissement de l’espace.
S’appuyant sur ces réflexions, White a insisté sur le fait que cette approche est précisément ce qui détermine le succès à long terme. Interrogé sur la manière dont l’architecture modulaire de l’Expo 2027 Belgrade peut s’inscrire dans la durée et devenir une composante durable du tissu urbain et social de la ville et du pays, White a fait remarquer que concevoir en pensant à l’héritage dès le départ est la clé d’un impact significatif et pérenne.
Ce qui le frappe, c’est la façon dont la construction modulaire a été envisagée dès le début : non pas comme une solution temporaire, mais comme un système conçu pour une réutilisation adaptative. Cette vision précoce, note-t-il, confère au projet un réel potentiel de longévité.
« Le fait que vous ayez déjà envisagé la possibilité de réutiliser certains éléments sportifs ailleurs en Serbie témoigne de l’ingéniosité de cette approche de réutilisation », a souligné White.
La conversation s’est naturellement étendue au thème plus large de l’Expo : Jouer pour l’humanité. D’un point de vue architectural, White perçoit le thème comme une invitation.
Pour lui, la force du concept « Jouer pour l’humanité » réside dans l’ampleur de la participation qu’il permet. Il souligne le niveau de technologie intégré au projet et la manière dont il invite chaque visiteur de l’Expo à s’impliquer activement et à se sentir partie prenante de l’expérience. Cette ouverture à la participation, combinée à un fort esprit ludique directement lié au thème de l’Expo, est ce qui, selon lui, distingue véritablement l’Expo 2027 Belgrade.
En conclusion, White a évoqué la portée plus large du projet : « Je pense qu’il marque assurément un tournant. Son ampleur est vraiment impressionnante.»
Alors que Belgrade se prépare à accueillir l’Expo 2027, des conversations comme celle-ci laissent entrevoir quelque chose de plus profond qu’un simple événement de trois mois. Elles invitent à réfléchir sérieusement à l’héritage que nous laisserons et mettent en lumière la nécessité, pour les concepteurs, de comprendre que les projets les plus réussis sont ceux qui continuent d’avoir un impact bien après la fin de l’événement.
White a fondé MAWD avec Elliot March en 2010 et, au cours des quinze dernières années, a collaboré avec certaines des marques et des promoteurs les plus prestigieux au monde. Son portfolio s’étend sur plusieurs continents et couvre un large éventail de styles, des résidences The Shard à Londres et des résidences Mandarin Oriental au superyacht Al Lusail. Aujourd’hui, White pilote le développement de MAWD au Moyen-Orient et supervise la conception et les opérations dans les bureaux internationaux du studio, situés à Londres, New York, Los Angeles et Dubaï.







