Qui étaient les Capucins et pionniers huguenots au Brésil, à l’époque de Catherine de Médicis ?
Pour le troisième voyage au Maragnan, de 1612 à 1614, Marie de Médicis qui vient de nommer La Ravardière, Lieutenant général de toutes les terres entre l’Amazone et l’Orénoque, donne mission d’établir une colonisation. En accord avec François de Razilly, elle impose la présence de capucins, frères mineurs de l’ordre de St François qui pensaient que c’était le moment de remplacer les Jésuites en Amérique du Sud.
Les quatre capucins, Amboise d’Amiens, Arsène de Paris, Claude d’Abbeville et Yves d’Evreux ont pour mission d’assurer l’évangélisation des indigènes qui devait se faire à l’amiable ou autrement pour ne pas choquer les huguenots présents au Maragnan, les capucins s’engagent à ne donner autre instruction aux sauvages, que leur faire connaitre Dieu et Jésus Christ crucifié pour le salut de l’humanité.
A leur arrivée dans l’île, en Juillet 1612, les capucins participent aux constructions, d’une chapelle, de logements, et du fort. En Septembre 1612, de grandes fêtes sont célébrées en présence des indiens Tupinambas: plantation d’une croix et baptême du fort Saint Louis. Après l’installation de la colonie, Marie de Médicis souhaite voir le départ des huguenots, Daniel de la Ravardière et ses amis installés an Maragnan.
Clande d’Abbeville accompagne en France la délégation conduite par François de Razilly et six indiens Tupinambas, afin d’obtenir des subsides auprès de Marie de Médicis pour renforcer les défenses de Sao Luis.
Le capucin laisse de nombreux écrits de ses séjours et une: «Histoire de la mission des Pères capucins en l’Isle de Maragnan et Terres circonvoisines» 1614. Yves d’Evreux, resté au Maragnan écrira un livre: «Suite de l’histoire des choses mémorables en Maragnan, les années 1613-1614. François de Razilly réussit à en sauver une partie.
Les capucins, restés au Maragnan succomberont aux fièvres tropicales La victoire des Portugais, à Guaxenduba, en 1614, confirmera la vocation catholique de ce territoire catholique de ce territoire.
En souvenir de cet odyssée, il est possible aujourd’hui de contempler une statue historique de La Ravardière à Cancale. En s’inspirant du jumelage entre Nantes et Jacksonville, une coopération étendue verra-t-elle le jour entre Cancale et São Luís do Maranhão ?
Si cette histoire de pionniers huguenots reste largement méconnue, les habitants de Saint-Malo y attachent une très haute importance pour plusieurs raisons historiques : les expéditions de pêche à la morue ont durablement marqué les aventures transatlantiques notamment vers les côtes du Brésil que Jacques Cartier connaissait également. Une preuve de séjour du malouin Jacques Cartier au Brésil est le baptême à Saint-Malo, le 31 juillet 1528, d’une indigène brésilienne nommée Catherine du Brésil, la marraine étant la femme de Jacques Cartier.
A la fin de sa vie, Jacques Cartier a agi à plusieurs occasions comme interprète en langue portugaise.
Par ailleurs, il fut un témoin ou juré, dans les procédures civiles ou judiciaires, très recherché de la part de ses concitoyens. En effet, sur une période s’étalant du 21 août 1510 au 17 novembre 1555, son nom est indiqué sur 58 actes de baptême, dont 35 où il apparaît comme parrain d’enfants.
En écho à ces archives d’état civil d’une richesse exceptionnelle, la célébration en 2025 du bicentenaire des relations diplomatiques entre la France et le Brésil pourrait encourager les deux pays à développer les « Archives de la Planète » du XXIème siècle, en s’appuyant sur d’importants évènements multilatéraux (Cop30 au Brésil dans un calendrier correspondant aux 10 ans de l’accord de Paris, Conférence des Nations Unies sur les océans à Nice…).