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Peut-on vivre à l’étranger et être patriote ?

En tant que Français expatrié aux convictions patriotes, j’ai souvent été interpellé sur le fait de vivre à l’étranger alors que je me revendique patriote.

Certains vont dire que nous sommes des « traîtres » car avons quitté le bateau France qui est en train de couler. Certains disent que nous ne devrions pas être représentés par des élus à l’étranger (députés, sénateurs, conseillers des Français de l’étranger…), ayant fait le choix de quitter la France et de ne plus y payer des impôts.

Certains ne comprennent pas nos opinions et croient que les patriotes sont racistes, contre les étrangers et contre l’immigration.

« Tu es un immigré et tu es contre l’immigration ? ».

« Ça fait quoi de vivre à l’étranger et d’être contre les étrangers ? ».

Dans mon cas, cela va encore plus loin car je suis moi-même un Français issu de l’immigration, mes parents étant nés au Vietnam.

« Ton engagement est contradictoire, si le programme de Zemmour avait été appliqué à l’époque de tes parents, ils ne seraient pas arrivés en France et tu ne serais pas français aujourd’hui. »

Eléments de réponse…

Définition : qu’est-ce qu’un patriote ?

La plupart des dictionnaires vont donner la définition suivante : « Personne qui adhère à l’idée de patrie, qui aime sa patrie et s’efforce de bien la servir. »

Avec cette définition, quasiment tout le monde pourrait se proclamer patriote. « Même » à gauche (et tant mieux) !

Peu importe où on habite, on peut adhérer à l’idée de patrie, aimer sa patrie, et s’efforcer de la servir. La définition de patriote n’a aucun lien avec le lieu de résidence.

Le mot patriote est cependant devenu un terme qui passe parfois mal, connoté extrême-droite, souverainiste, anti-Union Européenne, etc…

Moi-même, ancien UMP/LR, je m’étais toujours revendiqué de droite, et au début de mon engagement politique le terme patriote me gênait parfois. Il me faisait penser à des gens à l’esprit fermé, qui se renfermaient sur eux-mêmes, qui voulaient s’isoler du monde, et ne pensaient à rien d’autre que la France. C’est effectivement un peu contradictoire quand on a fait (dans mon cas) deux échanges universitaires en Allemagne et au Royaume-Uni + un stage d’études avec bourse Erasmus + un VIE de deux ans, et enfin quand on a une carrière à l’international.

Cependant, c’est aussi en vivant à l’international que je suis devenu plus patriote.

Loin de notre pays, il nous manque et nous revendiquons davantage notre patriotisme et notre volonté de garder et même amplifier les liens que nous avons avec la France.

On est souvent encore plus fiers d’être Français lorsqu’on est en dehors de la France. On se rend compte de ce qui nous manque : la nourriture, les amis, la culture, la langue, tellement de choses. On réalise à quel point la France est profondément ancrée en nous. Parfois, on peut craindre de perdre notre identité française. Cela peut donner envie de s’engager davantage.

Chacun aura ses priorités ; cela peut concerner seulement un aspect, par exemple la langue française. On voit bien que les Québécois défendent plus la langue française que les Français ; ils savent que la francophonie au Canada risque de disparaitre s’ils ne la défendent pas.

Le patriotisme peut également être amplifié car nous travaillons dans un domaine qui fait rayonner la France dans le monde. Au-delà des militaires et des diplomates pour qui être patriotes devrait être une évidence, beaucoup de profils dans le privé participent à ce rayonnement : enseigner le français, être chef dans un restaurant français, vendre des produits français à l’étranger, ou même travailler pour une banque française… tous ces postes sont aussi en quelque sorte des postes d’ambassadeurs de la France dans le monde.

N’oublions pas non plus les programmes qui soutiennent l’expatriation, par exemple les VIE (Volontariat International en Entreprise). J’en ai moi-même fait un, et j’étais très fier de servir les intérêts français à l’étranger. Le fait que le VIE remplace, en quelque sorte le service militaire, donne une dimension psychologique spéciale. Nous sommes envoyés à l’étranger, sur un contrat français, pour servir la France à l’étranger.

En vivant à l’étranger, nous avons du recul et un regard différent sur le monde, nous observons les systèmes qui fonctionnent bien dans d’autres pays.

Je l’ai souvent dit lors de ma campagne législative en 2022 : je vis en Asie, où la plupart des pays sont gérés par des gouvernements qui seraient considérés « extrême-droite » en France.

Il est tout à fait normal d’appliquer la préférence nationale, pour tout pays dans le monde. En Thaïlande, un étranger n’a pas le droit d’être propriétaire, car la terre doit appartenir aux Thaïlandais. En Malaisie, il existe même des discriminations assumées entre les ethnies (malais/musulman, chinois, etc…). Et sauf erreur de ma part, dans quasiment tous les pays d’Asie, il est impossible de débarquer illégalement sur un bateau de migrants et être accueilli les bras ouverts avec des aides sociales ; et quand votre visa arrive à expiration, vous devez quitter le pays. Et même si vous restez illégalement, vous n’avez aucune aide. On ne vous donne certainement pas une carte de crédit avec un budget mensuel à dépenser.

Ces gouvernements sont-ils extrêmes ? Je ne pense pas. Ils sont tout simplement patriotes, ils protègent leurs intérêts, et surtout ils ne se laissent pas faire. Nous avons tous vu que les racailles qui disent « Nique la France » et brûlent le drapeau français en France ne risquent pas grand-chose. Cependant imaginez ces mêmes racailles aller en Chine, brûler le drapeau chinois et dire « Nique la Chine », pensez-vous que le gouvernement chinois serait aussi laxiste que le gouvernement français ? Quelque chose me dit que ces racailles ne risquent pas de recommencer à manquer de respect à la Chine, alors qu’en France… ils recommenceraient encore et encore, car ils savent qu’ils ne risquent pas grand-chose.

Enfin, cela n’est pas forcément propre aux cultures asiatiques. Il suffit de voir comment l’Australie gère son immigration, pour voir comment l’Europe pourrait en prendre exemple. Ils l’ont annoncé, aucun bateau de migrants illégaux ne peut être accueilli en Australie. Les migrants risquent leur vie pour venir. Ainsi, ils ne viennent pas. C’est sans doute la méthode la plus humaine de traiter l’immigration illégale, car nous dissuadons ainsi les migrants potentiels de tenter leur chance et de risquer de mourir en mer. A l’inverse, ceux qui traversent la méditerranée savent qu’ils ne risquent rien une fois arrivés en France, ils savent même qu’ils seront secourus par des organisations comme SOS Méditerranée. Ainsi, ils sont prêts à risquer leur vie et leur argent pour changer de vie. Et bien entendu, les passeurs profitent bien de ce système pour s’enrichir, souvent avec la complicité des gouvernements !

Et ce n’est pas du tout une question de racisme que de vouloir être patriote et protéger ses concitoyens avant tout. D’ailleurs, mes parents étaient des immigrés vietnamiens, et les mesures anti-immigration en Australie visaient notamment les Vietnamiens, qui tentaient de venir en masse. Je trouve que l’Australie a raison. Finalement, mis à part les programmes d’accueil légaux mis en place par certains gouvernements (France, Royaume-Uni, Canada, etc…), les Vietnamiens ont rarement immigré illégalement. Aujourd’hui, les Vietnamiens qui immigrent en Australie le font aussi légalement que les Français.

Être patriote à l’étranger et vivre entre Français, c’est être « communautariste ».

Une autre critique que j’entends souvent : nous vivons à l’étranger, nous organisons des soirées franco-françaises, nous mangeons français, nous sommes en collocation avec des Français, nous travaillons parfois dans des entreprises françaises, bref nous faisons tout entre Français ; c’est du communautarisme français à l’étranger alors que nous accusons certains de communautarisme en France.

C’est une caricature, même si cette description est plutôt vraie pour certains Français. Je suis moi-même critique envers les Français qui restent toujours entre Français, je ne trouve pas cela normal et sain de vivre dans une bulle franco-française à l’étranger. Je m’engage d’ailleurs pour faire tout l’inverse, en tant que responsable dans la vie associative et divers réseaux de « networking » français à l’étranger, je fais le maximum pour attirer les locaux et autres expats dans mes événements français, et je fais également le maximum pour organiser des événements qui permettent aux Français de découvrir les traditions locales (par exemple des événements pour le nouvel an chinois, des visites, des événements pour apprendre la culture et la langue chinoise, etc…). Justement, lorsqu’on est patriote, on respecte le patriotisme de notre lieu de résidence, et normalement on fait le maximum pour s’intégrer et respecter les règles. Mes amis Français respectent scrupuleusement les règles de vie locale à l’étranger, justement parce qu’ils sont patriotes. Nous appliquons à nous-mêmes à l’étranger ce que nous demandons aux étrangers en France.

Mais soit, prenons quand même l’exemple caricatural du Français qui vit dans une bulle et ne souhaite pas s’intégrer à l’étranger. Il est de passage, un, deux, ou trois ans, il sait qu’il ne va pas rester dans ce pays, il n’aime pas la nourriture et la culture locale, il y est parce qu’il en est en quelque sorte obligé, pour son travail.

Il y a quand même une différence entre un Français qui ne s’intègre pas, et un Français qui souhaite imposer ses règles. Que le Français n’aime pas la nourriture locale, soit. Qu’il mange français. Mais à ma connaissance, aucun Français dans un pays musulman ne cherche à imposer la consommation de porc et d’alcool dans son quartier. Bien entendu il serait sans doute heureux si la loi changeait, mais il n’impose rien par la force. Il respecte la loi.

On peut aussi mentionner les quartiers chinois, où on va trouver de nombreux restaurants et activités culturelles chinoises, tout comme il existe aussi des quartiers à l’étranger dans lesquels on retrouve beaucoup de restaurants, bars, et écoles françaises. Le problème n’est pas là, tant que tout se fait dans le respect de la loi.

C’est totalement autre chose si certaines communautés en France imposent leur mode de vie, en ignorant la loi française. Il n’est pas normal de bloquer des rues en faisant des prières de rue qui bloquent la circulation. Il n’est pas normal non plus que des Français mangent halal sans le savoir, que des cantines scolaires servent moins ou ne servent plus de porc, et qu’on impose donc un certain mode de vie qui remplace peu à peu le mode de vie français. Une culture différente doit être complémentaire à la culture locale, et non la remplacer. Elle doit exister en totale harmonie avec les lois et coutumes locales, et surtout avec les locaux eux-mêmes qui doivent apprécier cette culture et cette présence. Il est donc de la responsabilité de chaque communauté de faire ce qu’elle a à faire pour se faire respecter.

C’est le cas aussi pour les Français à l’étranger qui ne sont pas parfaits non plus ; par exemple les adolescents Français qui volent dans les petits magasins ou qui font trop de bruit dans certains lieux comme les transports en commun, tout cela nuit à l’image des Français à l’étranger, et c’est notre responsabilité à tous d’effectuer ce travail de pédagogie pour que les Français soient appréciés à l’étranger. Cela me fait penser à une soirée Finale de la Coupe du Monde de foot à Hong Kong en 2018… nous avions organisé une méga soirée avec 1500 personnes dans un grand hôtel, avec beaucoup d’ambiance mais aussi des dégâts… bref.

Donc le communautarisme, pourquoi pas, cela dépend comment on le définit. Si c’est créer une communauté et un esprit d’entraide, bien entendu créer un réseau d’entraide entre Français à l’étranger tout comme un réseau d’entraide entre Chinois, Algériens ou Sénégalais en France, c’est très bien tant que cela reste dans le domaine de l’entraide et dans le respect des lois républicaines. C’est autre chose si ces réseaux développent une certaine haine de la France ou cherchent à imposer un mode de vie, ou tout simplement à créer le chaos lors de manifestations. Ce serait quand même fou que les Chinois de France se plaignent de ne pas avoir de plats chinois à la cantine, ou sifflent la Marseille et créent le chaos quand il y a un match de foot France-Chine.

Le cas de ceux qui se sentent exilés

Une grande partie des Français que je rencontre sont dégoutés de la France. Cela ne signifie pas qu’ils n’aiment pas la France ; ils sont patriotes, ils aiment la France, mais ne la reconnaissent plus. Ils sont excédés par l’insécurité, le niveau d’ensauvagement du pays. A chaque fois qu’ils rentrent en France, ils se sentent à la fois chez eux tout en se sentant aussi à l’étranger dans leur propre pays. Cela se produit dès les premières minutes à l’atterrissage, quand on voit l’état de l’aéroport CDG, sans entrer dans les détails et parler des voyages en RER.

Pour ne pas se rendre compte du grand remplacement et du grand déclassement de notre pays, il faut vraiment être un bobo qui vit dans les beaux quartiers de New York, Singapour, Hong Kong, et qui ne se rend que dans les beaux quartiers quand il rentre en France, loin de l’insécurité. Bien sûr, il ne prend presque jamais le métro ou le RER, il prend presque toujours le taxi ou tout autre moyen de transport privé. Il fait le maximum pour fermer les yeux pour s’auto-persuader que la France va bien, que les médias en font trop, qu’il y a toujours eu de l’insécurité et que c’est normal, des faits divers, qu’il ne faut pas faire d’amalgame et faire le jeu des extrêmes, etc… on connait la chanson.

Ainsi, on peut vivre à l’étranger car on y retrouve la France qu’on ne reconnait plus. En Thaïlande, j’ai rencontré tellement de Français et en particulier des Marseillais, des Corses… ils ne sont pas là-bas par hasard, Ils retrouvent la qualité de vie du Sud de la France, un climat similaire, beaucoup d’avantages… sans les inconvénients. Dans ces conditions, on comprend pourquoi la droite fait de tels scores chez les Français de Thaïlande. Ce ne sont généralement pas les gauchistes bobo wokistes qui se sont installés là car ils sont excédés de l’insécurité en France.

Je leur ferais quand même une petite critique sur le côté patriotique, c’est que parfois, ils ne votent pas. C’est vraiment dommage. On peut être patriote et vivre en Thaïlande car on pense que la France n’est déjà plus la France, cependant on ne peut pas être patriote et refuser d’aller voter. Je sais ce que certains vont me redire, que cela ne sert à rien de voter car nous ne gagnerons jamais, car « les Français sont des veaux » et continueront à toujours voter pour les mêmes centristes, que la France est foutue et qu’il n’y a plus d’espoir ; mais je continue à garder espoir. Non seulement nous voyons que les idées patriotes gagnent du terrain en France et partout dans le monde, en Italie, en Suède, en Pologne, mais nous voyons aussi que l’actualité nous donne raison. Tôt ou tard, le réel rattrapera les Français.

Alors effectivement, on peut se demander s’il sera trop tard ou pas le jour où les Français se réveilleront, mais on ne peut pas se résigner à arrêter de voter. Il faut poursuivre le combat jusqu’au bout, c’est-à-dire continuer à y croire et continuer à aller voter. Un patriote peut vivre à l’étranger, mais il ne doit jamais abandonner le combat pour sa patrie, il doit continuer à voter et à essayer de remettre la France dans le droit chemin ! On peut très bien être à l’étranger et se battre pour la France, n’est-ce pas ce que le général avait fait ?

Continuer à voter et à convaincre autour de soi d’aller voter, c’est aussi une forme de combat.

Les patriotes issus de l’immigration

Parlons des patriotes qui, comme moi, ne sont pas des Français que l’on appelle « de souche » ; certains diront des Français « de branche », des Français assimilés ou des patriotes issus de l’immigration.

Evidemment je me suis pris plein d’insultes dès que je me suis engagé, et bien évidemment je m’y attendais. « Comment peux-tu être raciste alors que tu es un immigré » ? ». « Tu refuses aux migrants aujourd’hui ce dont tes parents ont bénéficié. »

Tout d’abord, je ne suis ni raciste ni contre l’immigration. C’est apparemment difficile pour beaucoup de comprendre que les patriotes ne sont pas racistes, mais je peux le comprendre vu le matraquage médiatique et le travail, efficace avouons-le, des médias « mainstream » et de la bien-pensance pour caricaturer les idées de droite, en tout cas en France. Aux Etats-Unis on dira que les démocrates sont de gauche et que les républicains sont de droite ou sont patriotes, quasiment personne ne va dire que Trump est d’extrême-droite. Or en Europe, on est tout de suite étiqueté extrême-droite, facho, raciste, nazi, etc… dès que l’on se définit comme patriote ou en tout cas qu’on aime la France. On risque même des problèmes à se promener avec le drapeau français dans certains quartiers, alors que les américains sont très fiers de leur drapeau et peuvent l’afficher sans problèmes.

Ensuite, je ne suis pas non plus contre l’immigration, je suis contre l’immigration illégale (je ne demande rien de plus que l’application de la loi) et le laxisme judiciaire, avec tout le système qui incite les migrants illégaux à venir (AME, carte bancaire avec budget mensuel, etc…).

Je sais que certains vont me dire que Zemmour a dit « Immigration zéro » ; je pense qu’il faut interpréter cela. Zemmour a dit aussi qu’il fallait accueillir les demandeurs d’asile (réduire drastiquement, mais quand même accueillir), même chose pour les étudiants étrangers, et jusqu’à preuve du contraire les demandeurs d’Asile sont des immigrés. Zemmour n’est donc pas contre l’immigration et n’est pas pour l’immigration zéro même s’il en a parlé ainsi, tout cela n’est qu’une formule. C’est un peu comme le plein emploi, ce terme ne signifie pas qu’il y a zéro chômage, vu qu’il existe toujours un minimum de chômage structurel, mais on admet le terme « plein emploi » dès lors qu’on a bien compris de quoi on parle. Il y a beaucoup d’autres exemples que ceux-ci, par exemple le terme « bio » qui ne signifie pas qu’il y ait zéro pesticides, etc…

Bref, revenons au sujet.

Oui mes parents ont bénéficié de l’accueil généreux de la France, ils se sont assimilés, sans doute même à l’extrême car ils ont peut-être fait plus qu’il ne fallait pour que nous nous intégrions et que nous aimions la France. Ils ont été extrêmes dans le sens où ils me disaient même que voter était un devoir de Français, et que s’ils ne votaient pas aux élections, notre famille risquait d’être renvoyée au Vietnam. J’y ai cru, quand j’étais gosse (sans savoir que les OQTF ne sont quasiment jamais appliqués) ! Résultat, cela m’a peut-être un peu traumatisé (humour), à tel point qu’aujourd’hui je suis engagé politiquement et que j’ai deux enfants qui s’appellent François et Louis (deux garçons, pour info, vu que de nos jours c’est utile de le préciser).

Au passage, puisque souvent on me critique pour mon opposition à l’immigration illégale aujourd’hui en évoquant l’histoire de ma famille, je rappelle qu’on ne peut pas comparer les migrants du Vietnam aux migrants illégaux d’aujourd’hui, vu que ceux du Vietnam étaient justement des migrants légaux, tout comme les migrants ukrainiens aujourd’hui ; des dispositifs étaient mis en place spécialement pour les accueillir car ils fuyaient le communisme (rappel pour ceux qui ne le savent pas, les communistes sont des gauchistes).

Mais admettons que mes parents aient été des migrants illégaux, cela ne change rien : ils se sont assimilés et ont choisi la France comme patrie, et nous sommes nés en France et avons été élevés dans l’amour de la patrie France. Certes on me dira que les migrants illégaux qui arrivent aujourd’hui pourraient aussi bien s’assimiler et même devenir patriotes français, mais peut-on pour autant continuer à tous les accueillir ? La situation aujourd’hui n’est plus la même que pendant les 30 glorieuses.

Ayant grandi et ayant été éduqué à l’école publique française, ayant développé un esprit critique et une culture française, je me sens 100% français sans pour autant renier que j’ai des origines asiatiques. La vérité est aussi que je suis un étranger au Vietnam et dans toute l’Asie, et que je reste un Français et fier de l’être.

Il est donc faux de dire qu’il est contradictoire d’être « contre l’immigration » alors que nous sommes issus de l’immigration, nous sommes justement patriotes car nous voulons que cette assimilation continue à être possible. Or, une immigration de masse telle que la France la connait aujourd’hui, échappe à tout espoir d’assimilation, surtout si cette immigration de masse se fait dans certains cas avec des populations élevées dans un sentiment anti-français (consciemment ou inconsciemment) et qui, dans une grande proportion (peu importe si elle est minoritaire ou majoritaire, mais en tout cas une grande proportion) n’a pas l’intention de s’assimiler (bien qu’évidemment beaucoup d’assimilent).

Immigration et expatriation

Enfin, parlons de la notion même d’immigré. En tant que Français de l’étranger, on nous critique souvent pour être « contre l’immigration » alors que nous sommes nous-mêmes des immigrés. D’ailleurs je dois avouer en toute honnêteté que c’est aussi ce que je pensais il y a encore quelques années, en tant que bon militant UMP/LR « du système » et considérant le FN/RN comme infréquentable, me demandant comment on pouvait vivre à Hong Kong et voter FN. Je suis passé par là moi aussi ! Puis j’ai évolué.

La vérité est que Zemmour dit quasiment la même chose que Sarkozy à une certaine époque, en campagne. Attention je parle bien du Sarkozy en campagne, je ne parle pas du Sarkozy une fois président et qui a fait une politique complètement à l’opposé de son programme. Déjà à l’époque, on pouvait me critiquer en tant que jeune responsable UMP naïf pour mon soutien à Nicolas Sarkozy, car son discours frôlait celui de l’ « extrême droaaate » et qu’il voulait passer le karcher dans certaines cités.

Bizarrement, Zemmour dit à peu près peu la même chose, mais cette-fois c’est catalogué extrême-droite.

Bref, en tout cas je suis d’accord qu’on ne peut pas vivre à l’étranger et être contre les étrangers et contre l’immigration dans le sens expatriation/changement de résidence. Cela va de soi.

Maintenant, il faut clarifier les termes. Je ne suis absolument pas contre l’immigration dans le sens expatriation. Evidemment Hong Kong a besoin de l’immigration française, américaine, etc… tout comme la France a aussi besoin de l’immigration américaine (merci « Emily in Paris ») etc… dans le sens expatriation. Nous parlons bien d’Américains qui s’expatrient en France, qui n’ont pas l’intention de prendre la France comme nouvelle patrie, et qui y sont temporairement (à moins qu’Emily épouse un Français… ou une Française… ou en tout cas un.e citoyen.ne. francais.e, et ainsi devienne binationale).

C’est là la différence que je fais entre immigration et expatriation. Comme le mot l’indique, un expatrié est quelqu’un qui vit en dehors (ex) de sa patrie (ex-patrié). Je suis un expatrié car je vis à Hong Kong, et la Chine n’est pas ma patrie (et je ne le souhaite pas, je suis Français et ne demande aucune autre nationalité).

Or, quand on parle d’immigration en France, on parle rarement d’expatriation (en général on ne pense pas à Emily in Paris quand on parle des immigrés en France) mais plutôt des immigrés qui ont acquis la nationalité française et ont pris la France comme nouvelle patrie. C’est le cas de mes parents ! Dès lors qu’ils sont devenus Français, ils se sont considérés Français. Bien entendu ils sont considérés comme des Français d’origine vietnamienne, mais certainement pas des Vietnamiens qui vivent en France avec le passeport français en bonus.

Et dans ce sens, oui il faut contrôler l’immigration en France. Il faut venir en France comme les Français viennent à Hong Kong : il faut un visa spécifique (ou évidemment en tant que touriste pour justement faire du tourisme, donc une courte durée). Un migrant ne peut pas venir en France illégalement à bord d’un bateau, tout comme un Français ne va pas venir à Hong Kong illégalement à bord d’un bateau…

Et à Hong Kong, un Français qui n’a plus de travail, plus de visa, ne peut pas rester. Il faut tout simplement que le système français s’inspire des systèmes qui existent dans beaucoup d’autres pays ; je rappelle encore l’exemple de l’Australie.

Enfin, si on suit mon raisonnement avec la différence entre expatriation et immigration, je considère que l’ « immigration zéro » (dont je rappelle que ce n’est qu’une expression ; il faut comprendre immigration « quasi zéro » ou immigration contrôlée) existe déjà en Asie. En effet, on peut s’expatrier en Asie (ou être immigré-expatrié si on veut être technique dans les termes) mais il est quasiment impossible d’y immigrer comme on pourrait immigrer en France (immigrer dans le sens d’y acquérir la nationalité). Il est quasiment impossible pour un Français expatrié en Asie d’acquérir la nationalité et de se considérer comme citoyen chinois, japonais, thaïlandais, etc… un expatrié Français reste un expatrié, peu importe son niveau de gauchisme wokisme bien-pensant faisant de lui qu’il se considère immigré et qu’il s’énerve chaque fois qu’on dit de lui que c’est un expatrié. Non il n’est pas vraiment un immigré, il est expatrié car sa patrie reste la France, et il reste un étranger là où il habite, même si son épouse est locale et qu’il parle parfaitement la langue locale (évidemment je parle aussi des femmes qui épousent un local, ou même des couples de même sexe, etc… je vois déjà venir les critiques accusant le patriarcat, disant que je fais toujours référence à des hommes qui épousent des femmes locales etc…)

Bien sûr il y a des exceptions, je connais des Français qui ont acquis la citoyenneté du pays d’accueil et sont devenus Thaïlandais ou Vietnamien, mais c’est extrêmement rare. On pourrait ainsi dire, en quelque sorte, que les pays asiatiques pratiquent l’immigration zéro.

Ainsi, tout ce que je souhaite, c’est que la France suive à peu près ces bons exemples. Evidemment aucun système n’est parfait et ce qui fonctionne en Australie ou au Japon ne fonctionnerait peut-être pas en France, mais au moins nous pouvons nous en inspirer sur les grands principes.

On peut venir travailler en France, à condition d’avoir le bon visa, qui lui-même ne peut être obtenu que si la France a besoin de la personne qui en fait la demande (il faut le prouver, tout comme un employeur à Hong Kong doit prouver qu’il n’arrive pas à trouver le bon profil sur le marché du travail hong-kongais et qu’il est obligé de demander un visa pour donner du travail à un Français, car il en a vraiment besoin, et car ce travail apportera une bonne contribution économique à Hong Kong).

Lors d’une interview, un journaliste avait demandé à Zemmour si son modèle de société existait quelque part dans le monde, vu que l’ « immigration zéro » semble utopique. Zemmour a répondu « oui, le Japon ». Depuis, le terme « Zemmourland » est parfois utilisé pour parler du Japon. Je suis 100% d’accord !

Je préfère que la France ressemble davantage au Japon (je parle du système et non pas d’un grand remplacement de population, bien évidemment) plutôt qu’à l’Afghanistan. Et vous ?

Marc Guyon

Merci à tous ceux qui ont contribué au debat :

L’opinion de Soizick Crochet, “Française du monde”.

“Pendant 40 ans d’expatriation dans 9 pays différents, dont plusieurs années pour des associations sans frontrièristes (MSF, MDM), mariée à un étranger, la “patrie” n’était pas un mot pour moi. Patriote non plus. Face aux dangers planétaires (réchauffement, capitalisme prédateur) on devait être “citoyen du monde”. Mais en découvrant petit à petit, lors des retours en France, le déclin (économique, culturel) les dangers (démographique, sécuritaire) les folies et la perte de souveraineté imposées par l’UE, j’ai redécouvert que je suis Française et que je supporte pas que l’on pille (vente de nos atouts industriels) abîme (éoliennes n’importe où) affaiblisse (destruction du système de santé) et envahisse mon pays (immigration incontrôlée de personnes qui ne peuvent pas contribuer au progrès de la collectivité, mais sont importées pour les intérêts de minorités égoïstes). Je veux le défendre, avec d’autres que ce massacre révolte aussi. Même de loin (pour des raisons familiales, je devrai vivre en Asie encore 2 à 3 ans). Si c’est ça être patriote, ce mot un peu vieillot me convient tout à fait. Je suis heureuse d’initier individuellement ou de rejoindre toute action de groupe pour que la France conserve son peuple, sa langue, sa culture, ses traditions. Être citoyenne du monde commence par là, sinon ce concept ne repose sur rien.”

Quentin est passé par ChatGPT :

“Hello je viens de demander a ChatGPT. Bonjour, penses tu qu’en tant que francais vivant a l’etranger depuis plus de 10 ans je puisse etre patriote?

La question de l’attachement à une nation et de la définition de la nationalité sont complexes et débattues depuis de nombreuses années. Il n’y a pas de réponse unique à cette question, car cela dépend de la façon dont chacun définit la nationalité et le patriotisme.

Cependant, il est possible pour une personne vivant à l’étranger de conserver un fort attachement à sa nation d’origine, et donc d’être considérée comme patriote. Les liens culturels, historiques et affectifs peuvent rester forts, même après des années passées à l’étranger. Il y a certainement des personnes qui continuent à s’engager pour les intérêts de leur pays d’origine, et qui se sentent liés à leur communauté nationale même depuis l’étranger.

Il est important de noter que l’idée de patriotisme évolue avec le temps et la société. Le patriotisme n’est pas nécessairement synonyme d’hostilité envers les autres nations ou cultures, il peut également être compris comme un sentiment de fierté et de reconnaissance envers sa nation et son histoire, tout en étant ouvert d’esprit et respectueux des autres cultures.

En fin de compte, c’est à vous de décider si vous vous considérez comme un patriote malgré votre vie à l’étranger, et il n’y a pas de réponse unique à cette question.”

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3 Comments

  1. Aborder le sujet de la religion, et en particulier de l’islam, aurait largement épaissi l’article qui est déjà long ! Mais c’est aussi un point important dans le débat de l’immigration en France – facteur qui n’existe pas dans les comparaisons d’émigration occidentale vers l’Asie par exemple.

    Non seulement la France est malade d’une overdose d’immigration non contrôlée et non gérée (assimilation nulle), avec des personnes qui refusent d’adopter le pays où ils viennent s’installer, mais se rajoute à cela, pour une partie d’entre eux, une culture religieuse vindicative qui estime que les Français autochtones sont des mécréants à éliminer du fait de leur catholicisme ou athéisme.

    C’est une raison supplémentaire de combattre l’immigration clandestine. Et pour compléter ce qui a été dit, si Zemmour a parlé d’immigration zéro, outre la formule qui n’est pas à prendre au pied de la lettre comme cela a été dit par Marc, c’est aussi parce que nous sommes arrivés à saturation d’étrangers non intégrés, encore moins assimilés, et qu’il faudra beaucoup de temps pour digérer ce stock, renvoyer chez eux ceux qui ne veulent pas respecter le pays qui les accueille, et parvenir à retrouver une solidarité citoyenne et patriote de la population.

  2. Je suis francais de mere americaine et de pere francais. J’ai fait deux ans de service militaire, y compris la fin de la guerre d’algerie, (ce qui me degoutte de Macron qui demande pardon pour une epoque qu’il n’a pas connue).
    Je me suis expatrie assez tot dans la vie par gout de l’aventure, et non pas par manque d’amour
    pour la France. J’ai fait une carriere dans l’aviation generale en Afrique puis a Singapour ou je suis reste, malgre mon respect et mon amour pour la France que j’ai connue dans mes jeunes annees.
    Les cultures et civilisation francaises me sont si cheres que je suis attriste par ce que je vois la France devenir avec l’immigration illegale massive et la tentative de grand remplacement culturel et social que nous subissons depuis des decennies..
    Je suis toujours a Singapour que je trouve un pays bien gere. Mais j’applaudis toujours les sportifs
    francais avec enthousiasme, continue de voter, et tente de suivre les evenements culturels francais autant que je peux. Mes enfants ont la nationalite francaise et ont fait des etudes en France.
    Je soutiens Eric Zemmour et Reconquete, dans l’espoir qu’il pourra nous aider a conserver notre France que j’aime et que je vois petit a peu sombrer sous les dirigeants recents.

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