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Pourquoi y a-t-il tant de gauchistes chez les Français de l’étranger ?

Merci à Radio @MaudinMalin pour la lecture de cet article.

Derrière ce titre volontairement caricatural et provocateur, le but n’est pas de stigmatiser un électorat mais plutôt d’analyser et essayer de comprendre la situation dans laquelle nous sommes.

J’ai donc tenté de m’expliquer pourquoi il y a tant de « macronistes » et de « gauchistes » chez nous, expatriés.

Image de couverture : vidéo “Nomos-TV Direct – Les Français gauchistes au Québec”

1) Le profil et la déconnection avec le réel

La plupart des Français de l’étranger ne savent pas vraiment ce qui se passe en France. Ils rentrent en France peut-être une fois par an, parfois moins. Souvent, ils ne suivent pas les informations françaises ; ils n’ont pas le temps ou ne sont pas vraiment intéressés.

Des amis français me demandent souvent : « Alors que s’est-il passé en France cette semaine, je n’ai pas suivi. ». Rien de mal à cela, il faut juste comprendre que beaucoup de Français ont d’autres préoccupations que ce qui se passe en France, et l’actualité politique politicienne française n’est certainement pas leur priorité s’ils devaient prendre des nouvelles de la France.

Certains vivent dans une bulle, dans des pays ou même des quartiers où tout semble aller bien. Moi-même, habitant à Discovery Bay à Hong Kong, je dis souvent que ce quartier est une bulle, comme un petit Disneyland, ou un genre de laboratoire pour mettre beaucoup d’expats au même endroit, pas trop dépaysés. C’est vivre un peu comme en Europe, sans les contraintes : insécurité, impôts, etc…

Je fais donc moi-même partie de ces gens qui ne vivent plus le réel dans le sens où je n’y suis plus confronté dans ma vie de tous les jours, mais je le connais car il fait partie de mon passé et de ma vie en France d’autrefois. Si je n’étais pas né à Marseille et n’avais pas grandi au milieu de l’insécurité, vu les quartiers populaires de Marseille, je n’aurais peut-être pas eu les convictions politiques que j’ai aujourd’hui.

J’en serais peut-être, moi aussi, à considérer les nouvelles de France comme « faits divers ». Une agression dans telle ville ? Fait divers, ça arrive tout le temps. Un égorgement ? Un viol ? Faits divers aussi. Cela a toujours existé ; depuis quelques années on dirait que les médias exagèrent et font du sensationnalisme. La gauche pourra les accuser de faire le jeu de l’extrême droite, tout comme la droite les accuse de faire le jeu de la gauche (sans surprise, je crois plutôt en cette dernière théorie).

C’est aussi tout simplement le profil des expatriés qui fait qu’ils sont souvent des centristes ou des bobos. Si par exemple la majorité des forces de l’ordre et des videurs de boîte de nuit sont de droite, ce n’est évidemment pas le profil de la plupart des Français expatriés. A l’étranger on a surtout besoin de Français dans la culture, l’enseignement, le luxe, la finance etc…

Ainsi, les Français de l’étranger sont davantage dans le social, le vivre ensemble, la bien-pensance, tout simplement car ils ne sont pas concernés et ne se rendent pas compte du réel en France.

Parfois, cette déconnexion est volontaire. A l’étranger comme en France, ils ne se rendent que dans les beaux quartiers, les résidences privées et protégées, où l’insécurité n’existe pas. Ils ne suivent pas trop les informations françaises, car justement ils ne veulent pas être inondés de faits divers et de mauvaises nouvelles. Un lien entre immigration et insécurité ? Que nenni ! Ne faisons pas d’amalgames, ne diffusons pas des discours de haine. Faisons preuve de tolérance. Tout cela est facile, quand on n’est pas prioritairement concerné par l’insécurité. Ces gens-là se fichent bien de l’insécurité puisqu’elle n’arrive pas dans leurs beaux quartiers.

C’est souvent comme ça que l’on devient un bobo. On vote à gauche ou au centre par principe, mais on est loin des problèmes de la plupart des Français, et surtout on est pour l’accueil de migrants clandestins dans des centres spéciaux aux frais du contribuable, mais loin de chez soi (et certainement pas chez soi).

Le côté positif, est que le réel nous rattrape et parfois ces personnes peuvent finir par faire face à la réalité et ouvrir les yeux. Tout espoir n’est pas perdu ; je connais des anciens gauchistes et macronistes qui sont devenus soutiens d’Éric Zemmour !

2) L’endoctrinement et la pression sociale

On sait tous que l’engagement au centre ou à gauche est plus facile à assumer, alors que ceux qui sont à droite et/ou patriotes évitent souvent de parler de politique ou de s’engager. Mieux vaut passer pour un défenseur des droits des minorités et de l’écologie, plutôt que de paraître macho, facho, adepte du système patriarcal.

Il y a également un grand endoctrinement qui forme la jeunesse à penser d’une certaine façon. Nous sommes éduqués pour accepter l’immigration sous toutes ses formes, l’écologie à toutes les sauces, l’inclusivité, l’idéologie LGBT, anti-raciste, etc., certes en France mais bien plus encore à l’étranger.

A Singapour par exemple, le lycée français a accueilli une conférence sur « La Pensée blanche » et comment lutter contre toutes les formes de discrimination.

Cette situation est parfois accentuée pour les Français qui vivent justement là où est né le wokisme, en Amérique du Nord. Ce n’est pas pour rien que Mélenchon et Macron ont fait des scores incroyables chez les wokistes. D’une part les terrains wokes attirent les wokes, et d’autre part ceux qui ne le sont pas sont susceptibles de le devenir, influencés par leur nouvel environnement. A l’inverse, les Français qui vivent en Russie ont un tout autre profil, et les résultats aux élections le prouvent.

Il ne s’agit pas que d’éducation, c’est aussi dans certains domaines comme la culture, dans lesquels les idéologies de gauche sont largement surreprésentées. Au niveau des Français de l’étranger, il suffit de voir la sélection des films des « French Film Festival » partout dans le monde pour se rendre compte que ce sont des films de bonne qualité mais rarement des films d’action mettant en avant des valeurs « machistes » et « patriarcales ». Une majorité de thèmes autour de l’art, la musique, l’amour, avec toujours obligatoirement une touche LGBT et écologiste ; je me demande s’il existe des quotas sur ces sujets. Attention je ne suis pas contre, ces films sont certainement excellents et c’est très bien de les avoir. Il faudrait juste un peu plus de « diversité » (dans le bon sens du terme).

La propagande de gauche se fait non seulement via tous ces canaux traditionnels, mais aussi de plus en plus via des réseaux traditionnellement plus à droite. J’ai par exemple assisté à une commémoration en hommage aux Forces Françaises Libres à Hong Kong pendant laquelle le président honoraire du Souvenir Français à Hong Kong disait :

« Ainsi, lorsque la Bête Immonde montre son nouveau visage, celui d’un fascisme basé sur la rancœur, le doute, la peur, lorsque les discours sur le prétendu déclin de la France, que l’on entend hélas de plus en plus souvent, servent à rejeter l’autre pour mieux cacher une forme de paresse intellectuelle. »

J’ai failli faire une remarque ce jour-là, mais finalement non. A quoi bon ? Salut républicain, on serre la main, on se respecte, et au revoir. Heureusement, ce genre de situations reste encore assez rare, pour l’instant.

L’endoctrinement peut aussi être « positif », mais à l’excès. Je pense à l’excès de confiance qu’ont beaucoup de Français de l’étranger, notamment ceux qui travaillent dans des domaines comme la culture, au sujet de la grandeur et du rayonnement de la France. Oui, il faut promouvoir la France et son image, mais il ne faut pas non plus en faire trop, et donner une image faussée de la réalité.

Par exemple, je pense à cette vidéo promo d’Atout France à destination des touristes japonais :

Cette vidéo est évidemment totalement irréaliste. Evidemment je comprends bien que le but d’une promo est de mettre en avant le positif et non pas le négatif, c’est le cas pour toute vidéo promo pour tout produit ou service. Mais il y a quand même des limites ; on sent bien ici la déconnexion totale de la réalité de ceux qui ont fait cette vidéo. C’est aussi ce que j’appelle de l’endoctrinement : être aveuglé et croire que tout va bien en France, pays romantique qui rayonne dans le monde par sa culture, et fermer les yeux sur ses nombreux problèmes d’insécurité.

Heureusement, les Japonais connaissent déjà le problème !

Un youtubeur a également fait cette « contre-vidéo » :

Voilà, ceci n’est qu’un petit exemple parmi tant d’autres qui montre qu’il existe un « endoctrinement positif » visant à cacher les problèmes de la France et uniquement vouloir montrer le positif.

Je me rappelle avoir reçu d’innombrable remarques de Français de l’étranger travaillant dans le monde de la culture me disant qu’il était honteux que je diffuse des vidéos d’agressions et de chaos en France, que je donnais une mauvaise image de la France auprès de nos amis étrangers. C’était mal vu de la part d’un responsable associatif et d’un élu censé être « apolitique » car je faisais « le jeu de l’extrême droite ». Au moins, aujourd’hui, je n’ai plus ce problème depuis mon engagement pour Eric Zemmour puisque la plupart des gens me considèrent désormais d’extrême droite et qu’il est désormais compréhensible que je partage ce genre de contenus ; je ne suis plus dans la bien-pensance, je fais désormais partie des méchants !

Enfin, il existe aussi un problème communautariste à l’étranger. Certaines communautés votent en suivant des consignes, sans forcément comprendre ce qu’elles font. C’est une forme d’endoctrinement. Certains Français de l’étranger votent alors qu’ils ne parlent pas français. Je l’ai vu de mes propres yeux en tenant des bureaux de vote, des électeurs ayant effectivement la nationalité française mais ne parlant pas français et ne comprenant pas les instructions en français en arrivant dans les bureaux de vote. Pour qui peuvent-ils bien voter, et comment prennent-ils leurs décisions ? Comment se fait-il qu’il n’existe qu’un seul député NUPES chez les Français de l’étranger, et que ce député représente la 9e circonscription (Maghreb, Afrique de l’Ouest) ?

3) Le charisme des politiciens et l’image internationale

Quand on a moins de temps à consacrer à suivre l’actualité française car on vit à l’étranger, on passe souvent moins de temps à regarder les débats et les émissions politiques. Le temps consacré à suivre la politique française est fortement réduit, il se résume donc à des extraits dans les réseaux sociaux, quelques discours des figures nationales, et l’image internationale des politiciens français.

Quand on ne suit la politique française qu’à travers quelques extraits sortis de leur contexte, on est plus facilement manipulable selon les sources d’information que l’on suit. Il est par exemple beaucoup plus facile de penser que tel ou tel dirigeant est extrémiste en sortant quelques mots ou phrases de leur contexte et sans prendre le temps de regarder l’interview en entier.

On est aussi davantage marqué par le charisme de la personne, plutôt que le fond de son discours. Par exemple, Jean-Luc Mélenchon est un excellent orateur. Certes cela ne fait pas tout, Xavier Bertrand disait à juste titre : « Si l’art oratoire ça faisait un président, on engagerait bientôt le 3e mandat de M. Mélenchon »

Cela n’empêche pas que le charisme a une importance capitale, car si on regarde le programme de Pécresse pour la présidentielle 2022, il n’était pas si différent de celui de Macron. Les programmes sont similaires, mais Pécresse manquait évidemment de charisme. Le programme des LR avec Macron comme candidat, cela aurait tout changé. Finalement, lorsqu’on suit la politique française de loin, tout peut très vite devenir superficiel.

Certains iront même jusqu’à voter pour Macron car il est « beau gosse » ou représente le gendre idéal, alors que Zemmour ne les attire pas du tout et leur fait peur, parfois comparé à Gargamel. Plus on parle du physique, plus on voit que le débat ne vole pas haut chez certains expats.

Enfin, n’oublions pas la spécificité des Français de l’étranger : nous sommes à l’international et influencés par notre entourage. Nous avons évidemment des amis qui ne sont pas français et qui nous demandent de leur parler de la politique française. Avouons que la grande majorité des gens dans le monde ne comprennent rien à la situation de la France, et ont tout simplement une bonne image de Macron : jeune, dynamique, bonne image de la France à l’international, etc. Dans certains domaines, je trouve d’ailleurs qu’il fait effectivement du bon travail, par exemple la promotion de la French Tech ; c’est le rayonnement de la France dans le monde.

Dans d’autres domaines « moins politiques » comme le sport, on pourrait aussi dire qu’il n’y a pas grand-chose à reprocher à la politique internationale du gouvernement. Je donnerais l’exemple des arts martiaux puisque c’est mon domaine, cela faisait environ 20 ans que j’attendais que le MMA (Mixed Martial Arts) soit légalisé en France. Je me suis même engagé comme j’ai pu pour cela. Je me rappelle qu’à l’époque du judoka David Douillet comme ministre des Sports, j’étais déçu de sa position anti-MMA, refusant de légaliser ce sport en France. Je me suis toujours demandé quel gouvernement allait enfin faire ce qu’il fallait faire, et finalement c’est sous Macron que cela s’est fait. Résultat, un tout premier UFC magnifiquement organisé a eu lieu à Paris en octobre 2022.

Donc voilà, je ne suis pas sectaire, je vois bien qu’il y a des points sur lesquels le gouvernement a fait du bon travail. Le problème est que ces domaines sont souvent du domaine « apolitique » comme le sport.

En tout cas, je voulais dire par là qu’en tant que Français de l’étranger, nous sommes influencés par l’actualité française, mais aussi par l’image de la politique française à l’international. Si les Français de l’étranger votent davantage à gauche et au centre, c’est souvent tout simplement parce que la communauté internationale a une image plutôt positive de Macron, et même de Mélenchon et de la gauche en général car être de gauche n’est plus perçu comme étant communiste ou socialiste, mais plutôt comme étant écologiste, participer au nettoyage des plages ou encore défendre les droits LGBT et plus généralement du wokisme (jackpot donc pour nos amis de gauche). A l’inverse, soutenir des partis plus à droite est désormais parfois perçu comme étant raciste ou antimusulman, ce qui peut être particulièrement problématique pour les Français qui vivent dans des pays musulmans.

4) La nécessité professionnelle et l’opportunisme

Certains votent à gauche ou au centre non pas parce que ce sont leurs intimes convictions, mais parce qu’ils sont dans ce milieu.

Autrefois les Français de l’étranger étaient majoritairement « de droite », il était normal d’être de droite lorsqu’on était un cadre supérieur ou un entrepreneur, des domaines dans lesquels le réseautage est indispensable. Et comme tout bon Français finit toujours par parler politique un jour, on devient, consciemment ou inconsciemment, comme ses pairs. La plupart de membres des chambres de commerce étaient sympathisants UMP/LR, et certains étaient également engagés en politique. Difficile de se dire banquier ou entrepreneur et dire qu’on est de gauche.

Aujourd’hui, la donne a changé, et il est plutôt bon pour faire du business d’être pro-Macron. Evidemment il y a aussi beaucoup de « bourgeois patriotes » comme certains accusent les nombreux Français de l’étranger qui ont voté Zemmour, mais le risque est assez faible de tomber sur un pro-Zemmour et de le froisser lors d’un cocktail networking d’une chambre de commerce (contrairement aux résultats en France ou le RN est très fort, à l’étranger le vote « patriote » se fait autour de Zemmour plutôt que du RN). De plus, la discrimination va surtout dans un sens. Ce sont les gauchistes et macronistes qui boycottent la droite et les traitent systématiquement de fachos et nazis, alors que les patriotes généralement sont capables de discuter calmement et travailler avec les gauchistes et macronistes, sans discrimination. En conséquence, il vaut mieux ne pas dire qu’on est de droite et patriote, alors que dire qu’on milite pour l’écologie ou qu’on est fan de Macron, cela ne devrait pas poser trop de problèmes.

Quand on travaille pour une banque française à New York, Hong Kong, ou Londres, difficile de proclamer haut et fort ne pas être du même bord que le président qui fut lui-même un banquier.

Si vous êtes un artiste, un enseignant, dans le monde de la culture, défenseur des droits LGBT, contre le racisme, pour l’écologie, toutes ces choses qui définissent le camp du bien, vous devez être de gauche, c’est normal !

Si vous êtes tout cela et qu’en plus vous êtes un banquier, un entrepreneur, vous devez être macroniste. En tout cas pour l’instant ; voyons ce qui survit au macronisme. Certains élus LR des Français de l’étranger ont déjà rejoint Horizons, le parti créé par Edouard Philippe. Bonne stratégie ? L’avenir nous le dira. En tout cas, il y a effectivement une dimension de nécessité professionnelle, ou d’opportunisme politique dans le vote ou même l’engagement à gauche et au centre (y compris le centre droit).

Attention, je ne critique pas ceux qui rejoignent Horizons. Je pense au contraire que cela permet de clarifier les positionnements. Finalement, l’opportunisme fait partie de la vie politique, elle est faite de changements chez chacun de nous tout comme au sein des partis. Son contraire serait le sectarisme. Rester dans son parti alors qu’il a changé, ce serait se trahir soi-même. Et de la même manière, les convictions politiques se forment tout au long de la vie ; j’ai moi-même cru en des personnalités politiques comme Nicolas Sarkozy, avant d’être déçu. Est-ce opportuniste de quitter ceux qui trahissent leurs électeurs ? Non, on ne fait que se rendre compte de la supercherie, et finir par prendre les décisions qui s’imposent. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis !

Cela est donc valable à gauche comme à droite. Beaucoup de Français de l’étranger autrefois considérés « de droite UMP/LR » comme moi sont aujourd’hui éparpillés un peu partout pour des raisons qu’il n’est plus utile de rappeler. La plupart de ces Français de droite « classique » sont désormais dans la majorité présidentielle, ou en train de les rejoindre (Horizons), ou attendent tout simplement un signal, une invitation avant de le faire ; c’est donc la raison pour laquelle une grande majorité des Français de l’étranger sont macronistes, et 9 députés sur les 11 ont été élus avec le soutien de la majorité présidentielle, et seulement 1 UDI/Divers centre droit et 1 NUPES en 2022.

Être ni de gauche ni de droite a aussi un autre avantage, celui de paraitre « apolitique » et rassembleur. Très bon pour le business ! Aujourd’hui chez les Français de l’étranger, on se soucie de moins en moins de la France et de la politique politicienne franco-française. On veut surtout entreprendre, on veut créer des start-ups, on veut créer un impact dans ce monde. Ainsi, être centriste, ni de gauche ni de droite, permet d’avoir un maximum de soutiens, clients, fournisseurs, etc.

On va même parfois vous coller l’étiquette centriste ou macroniste si vous êtes indépendant. Parfois les faits leur donnent raison ; par exemple le sénateur Olivier Cadic, que j’apprécie beaucoup, est officiellement indépendant, ainsi que ses soutiens « indépendants » dont j’ai fait partie. J’ai moi-même été candidat sur une liste AFE indépendante, j’ai voté Olivier Cadic aux sénatoriales non pas pour ses idées mais pour son travail de terrain que je trouve efficace, et d’ailleurs j’ai été élu sans étiquette. Sans étiquette, cela semble signifier automatiquement indépendant et centriste, pour certains.

Or, beaucoup d’élus « indépendants » sont loin d’être centristes, mais ils acceptent bien d’être identifiés comme indépendants afin d’être tranquilles et vus comme étant apolitiques. J’avoue en avoir fait partie et sans doute en avoir bénéficié, sachant que des électeurs ont certainement voté pour ma liste justement car nous étions apolitiques, et certains nous voyaient comme « macronistes ». Mis à part quelques Français de Hong Kong qui me connaissaient un peu et connaissaient mon entourage et étaient venus me demander si les rumeurs étaient vraies, que j’étais de droite ex LR mais plutôt tendance RN, je disais immédiatement que non. J’ai poussé l’apolitisme à l’extrême et évité tout sujet politique, je n’ai absolument pas parlé de l’immigration et de l’insécurité en France lors de ma campagne des élections consulaires ; je m’étais concentré sur les sujets locaux et de terrain, dits « apolitiques » : bourses scolaires, soirées conviviales, informations utiles…

Je reviendrai sur mon parcours dans un prochain article ; le but de mentionner cela maintenant est surtout de montrer à quel point la pression de paraitre centriste ou gauchiste pour des raisons professionnelles (ou électorales) est importante chez les Français de l’étranger.

Aujourd’hui on peut même se proclamer faire du business et être de gauche, c’est-à-dire être écologiste / pro LGBT / woke (et non pas être communiste ou socialiste). Ce qui était autrefois inconcevable, être de gauche et être « un patron », est tout à fait possible aujourd’hui. Cela pourrait même être un plus, cela fait partie du « soft power » des entreprises. Avez-vous remarqué toutes ces entreprises qui ont changé leur logo en le mettant aux couleurs LGBT durant la « Pride month » en juin ? Ce n’est pas forcément ce que les dirigeants veulent, mais c’est ce que les entreprises sont parfois obligées de faire, pour suivre la tendance. Même chose pour la promotion des vêtements musulmans pour le sport. Je ne dis pas que cela est normal, bien au contraire cela me dérange et je ne me suis pas empêché de l’exprimer dans les réseaux sociaux à de nombreuses reprises, mais il faut reconnaitre que c’est la pression du monde économique qui l’impose.

Le clivage gauche-droite a changé, d’une conception essentiellement économique (communisme/capitalisme) vers une polarisation plus sociétale (wokisme/conservatisme), un peu comme cela se passe aux Etats-Unis. La gauche réunit désormais à la fois la gauche NUPES et le centre mou de la macronie, alors que la droite réunit une partie des LR jusqu’à la droite conservatrice et civilisationnelle.

Cela va prendre du temps avant que la « vraie droite » se démocratise à l’image du parti Républicain aux Etats-Unis (on n’accuse généralement pas Trump d’être d’extrême-droite). Certains engagements peuvent donc, à l’heure actuelle, être préjudiciables à des projets professionnels ; je pense ne pas avoir besoin de faire un dessin.

Cependant, tout espoir n’est pas perdu. Face à la discrimination de la part de la bien-pensance, des contre-pouvoirs se créent à travers des initiatives que je qualifierais de métapolitiques : dans l’enseignement avec la création de l’ISSEP, dans l’industrie avec des entreprises comme Terre de France, dans les sites d’annonces comme Le Rucher Patriote, etc. Nous assistons presque à l’émergence d’une économie parallèle et un système d’entraide et de solidarité (dans le bon sens du terme…) entre Français qui ont des valeurs, en France mais aussi partout dans le monde !

Marc Guyon

Merci pour les contributions !

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