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Baie du Mont-Saint-Michel : où sont les autels tauroboliques qui ont marqué l’enfance de Chateaubriand ?

Professeur du jeune François-René de Chateaubriand, l’abbé Marie François Rever entreprend en 1778 des fouilles archéologiques dans un temple découvert sous les ruines de l’ancienne chapelle du Mont-Dol.

Il consignera ses recherches par un manuscrit dans lequel il soulignera la découverte de deux autels tauroboliques élevés au culte de Cybèle, la « Mère des dieux ».

Tout porte à croire que la baie du Mont-Saint-Michel fut, peut-être, un haut lieu de cultes païens d’origine perse dont on trouve également aujourd’hui trace outre-manche au cœur de Londres.

Chateaubriand, dans son livre « Itinéraire de Paris à Jérusalem », semble chercher l’origine de cet héritage venu d’Orient, annonciateur d’un Nouveau Monde qu’il pensait découvrir, quelques années plus tôt, chez les Indiens d’Amérique du Pays des Natchez.

Président du conseil général d’Ille-et-Vilaine sous l’Empire, attentif au patrimoine antique, Jacques-Joseph Corbière (1766-1853) a été ministre de l’intérieur et grand protecteur de l’archéologie. Doyen de la faculté de droit de Rennes, ministre d’État et président du Conseil royal de l’Instruction publique, ce breton a beaucoup œuvré pour la sauvegarde d’autels tauroboliques remontant à l’antiquité en baie du Mont-Saint-Michel (Mont-Dol).

L’abbé Marie-François Rever lui avait adressé en 1824 une lettre au sujet d’un modèle réduit d’autels tauroboliques qu’il lui avait remis et dont il offrait d’envoyer quelques échantillons pour le compléter.

Un siècle plus tard, seul un ouvrage de l’abbé Descottes, président de la société d’histoire et d’archéologie de l’arrondissement de Saint-Malo mentionne en 1923 qu’une reproduction d’un des autels tauroboliques du Mont-Dol fut transporté au musée de Cluny.

Il sera utile de saisir la ministre de la culture ainsi que les archives du ministère de l’intérieur pour connaître l’issue et la chronologie historique de ce transfert depuis son emplacement d’origine.

Aussi, le passage symbolique de la flamme olympique prévu en 2024 pourrait être l’occasion de relancer des recherches archéologiques sur ce patrimoine et ses vestiges dont l’héritage grec et perse font partie des recherches inédites qui figurent dans le fameux manuscrit de l’archéologue Marie François Rever (1753-1828) sur les autels tauroboliques du Mont-Dol : aux origines des observations archéologiques de Chateaubriand.

Ce document est aujourd’hui inscrit au catalogue général de la bibliothèque nationale de France : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb15668222x

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