Les corsaires et la contrebande horlogère

Le métier d’orloger (sans H) a d’abord été destiné au réglage des canons. Des horlogers maîtrisant la
gravure des platines en laiton ont pu être chargés de la fabrication d’instruments de pointage ou de
calcul, comme les équerres à fil à plomb, ou les compas de proportion “de Galilée” permettant toute
sorte de calculs et qui comportaient souvent des échelles destinées à un usage en artillerie.


De la côte de Jade à la côte d’Emeraude, la Bretagne conserve de très belles horloges, comme en
témoignent les 121 objets de collection et documents relatifs au savoir-faire de la famille Lognoné
conservés au Musée de Bretagne (Les Champs Libres) à Rennes. Si les mécanismes étaient produits
dans d’autres régions, ils étaient assemblés avec le bâti en bois, lui produit localement. L’ancrage de
cette famille entre Saint-Malo et baie du Mont-Saint-Michel remonte au corsaire Guillaume Le Monnier Lognoné, décédé le 16 mars 1651 à Baguer Pican (registre des classes de 1670 – 4e classe de Cancale).


Carrefour de voies navigables ouvert vers l’Océan indien et les Antilles, la Loire Atlantique a longtemps
formé un avant-port de Nantes à Orléans. De nombreux savoir-faire intéressaient les corsaires, comme
par exemple la fabrication du coaltar, un goudron obtenu par distillation de la houille (brai). Utilisée
pour imperméabiliser bateaux et engins de pêche, son application évitait au bois de pourrir
prématurément.


Les avancées horlogères et la marine sont liées. L’apparition des premières horloges maritimes, qui
conservaient la mesure du temps même sur un navire en mouvement fut une révolution. Elles
permirent aux marins de se positionner en mer avec une très grande précision.
Si le capitaine corsaire Léonard-Julien Quirouard (1756-1834) est devenu maire de Pornic, le pays de
Retz a connu de nombreux corsaires : Julien Baullon, Mathurin Joubert ou encore le capitaine Hiron
pour les XVIIeme et XVIIIeme siècles. Sans oublier, la plus célèbre, car c’est une femme : Jeanne de
Belleville au XIVeme siècle.

En Loire-Atlantique, les nantais Alexis Grassin, Jacques Cassard, Chevalier Thiercelin et René Guiné sont
les plus connus, mais la métropole nantaise ouverte sur l’indianocéanie et les Antilles a entretenu des
relations avec d’autres aventuriers et « tigres des mers » comme en témoigne le quai Duguay-Trouin,
place du commerce ou le Quai Surcouf à Rezé.


Aux portes de la Suisse, se déroule chaque année une Bourse horlogère dans le cadre des « 24 heures
du temps » sous les arcades du Palais Granvelle qui abrite le Musée du Temps de Besançon.
L’association organisatrice (AFAHA : association française des amateurs d’horlogerie ancienne) est
aussi à l’initiative d’une Bourse horlogère de Mer, entre Orléans et Blois (à la Halle aux grains de Mer).
La marque d’horlogerie française « Awake » propose des montres faites avec des filets de pêche
recyclés.

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