L’horlogerie : nouvelle branche de l’arbre généalogique des corsaires
A l’origine, le métier d’orloger (sans H) a d’abord été destiné au réglage des canons. L’horlogerie occupe une place particulière dans l’histoire maritime bretonne de Concarneau à la côte d’Émeraude sans oublier la baie du Mont-Saint-Michel. Plusieurs familles du monde des affaires en innovation (industrie, recherche et développement, créations) en sont issues. Et possèdent un patronyme d’origine corsaire.
Peu de cercles généalogiques font le lien entre corsaires et horlogerie
Pourtant, les avancées horlogères et la marine sont liées. L’apparition des premières horloges maritimes, qui conservaient la mesure du temps même sur un navire en mouvement fut une révolution. Elles permirent aux marins de se positionner en mer avec une très grande précision.
Roscoff, Saint-Malo, Pornic, Dunkerque, Granville, Concarneau, Saint-Barth…
Nombreuses sont les cités portuaires de la Manche et de l’Arc Atlantique jusqu’au Maroc (corsaires Salétins ou d’Essaouira) qui entretiennent encore aujourd’hui les traces d’un passé corsaire prestigieux qui rayonne y compris aux Antilles, dans la Grande Caraïbe et même jusqu’en baie de Rio de Janeiro avec les exploits de Duguay-Trouin.
On retrouve parmi les celtes du Nouveau monde des personnalités historiques qui furent de grands aventuriers des mers : Thomas Lynch, gouverneur irlandais de la Jamaïque, le corsaire Aury ayant soutenu aux côtés de Lafitte, le révolutionnaire Simon Bolivar dans son combat pour libérer les colonies espagnoles, sans oublier les péripéties du clan écossais Mac Gregor au Venezuela, ou encore le flibustier gallois Henry Morgan et bien d’autres aventuriers ayant choisi la Mer des Caraïbes comme terre d’exil après la révolution de Cromwell et d’autres crises européennes.
Les corsaires et la contrebande horlogère
Au cours des années 1784-1786, plusieurs tentatives anglaises visaient à organiser un commerce de contrebande sur les côtes françaises, encouragé en sous-main par des fermiers généraux que cette pratique favorisait. Sous la conduite du ministre William Eden qui, en avril 1786, s’installe à Paris avec des dossiers nourris d’informations précises qui lui ont été fournies par une enquête préalable auprès des manufacturiers, et des consignes du premier ministre britannique, William Pitt le Jeune, fortement marqué par les idées d’Adam Smith, un traité franco-britannique fut signé.
Le traité Eden-Rayneval est un traité de commerce et de navigation signé entre la France et la Grande-Bretagne (Du Pont de Nemours) qui ouvre la France aux marchandises britanniques. Son entrée en vigueur en 1787 aura un impact profond sur les transferts d’innovation. Les chaînes de valeur manufacturières seront profondément impactées, à commencer par celles du textile qui traverseront de nombreuses crises pour se réinventer.
Bourse horlogère de Mer
Aux portes de la Suisse, se déroule chaque année une Bourse horlogère dans le cadre des « 24 heures du temps » sous les arcades du Palais Granvelle qui abrite le Musée du Temps de Besançon. L’association organisatrice (AFAHA : association française des amateurs d’horlogerie ancienne) est aussi à l’initiative d’une Bourse horlogère à la Halle aux grains de Mer.
Aujourd’hui, la marque d’horlogerie française « Awake » propose des montres faites avec des filets de pêche recyclés.