Avoir des enfants, est-ce une garantie de sérieux et de concret ?
Le 5 février 2024, Guillaume Peltier a fait une sortie polémique sur le plateau de Cnews : « Avoir des enfants est un message politique (…) C’est un plus pour Marion Maréchal (…) Je pense qu’avoir des enfants c’est d’abord la garantie de sérieux, de concret par rapport au présent et à l’avenir »
Il ajoute : « la certitude que la valeur de transmission va l’emporter sur la valeur de l’ambition. »
Ainsi que « la garantie qu’on pensera davantage à la prochaine génération, qu’à la prochaine élection. »
Jean Messiha a fait une bonne remarque à ce sujet :
« Après son interview sur Cnews hier matin, les médias sans exception ont procédé au lynchage de Guillaume Peltier (Reconquête).
Même le RN et Marine le Pen (qui avait dit à peu près la même chose il y a quelque temps) s’y sont mis.
Quel crime de lèse pensée unique a donc commis l’intrépide pour mériter sort aussi vengeur ?
C’est simple : en parlant des gosses que les uns ont et que les autres n’ont pas, les médias l’accusent de faire de la parentalité un acte militant !
Pourtant ces mêmes médias n’avaient rien trouvé à redire quand Gabriel Attal avait fait de son homosexualité un acte militant, qui plus est, en plein discours de politique générale !
Morale de l’histoire :
Vous pouvez faire de votre orientation sexuelle, de vos choix personnels ou de votre vie privée un acte de militantisme politique dès lors qu’ils sont « progressistes ».
En revanche, si vous êtes conservateur sur le plan sociétal et que vous vous en servez politiquement, vous serez écartelé en place publique. »
De mon côté, j’ai réagi en commentant :
« Guillaume Peltier a raison sur ce point.
Ne pas avoir d’enfants n’est pas forcément un handicap, mais je commence à en avoir assez de voir cette mode des politiciens et autres responsables qui donnent des leçons alors qu’ils n’ont pas encore fondé et géré une famille.
Le pire est celui qui parle de “réarmement démographique” alors que lui-même a zéro enfant.
Avoir des enfants est un plus ; cela montre du sérieux, de la stabilité, le sens du “sacrifice”, et la volonté de transmettre. »
Puis, le lendemain, dans un post sans lien direct avec ce que disait Peltier, mais de toute évidence inspiré par le « débat actuel », je publiais :
« Je vais paraître vieux jeu pour beaucoup, mais j’assume ce que je pense : un homme doit vouloir avoir des enfants.
Et j’irai même plus loin : un homme veut des fils. Il veut se retrouver dans sa descendance, il veut se reconnaître dans la chair de sa chair.
Bien entendu, aucun problème avec ceux qui n’ont pas d’enfants, et ceux qui sont satisfaits d’avoir uniquement des filles.
On ne choisit pas forcément d’avoir des enfants ; parfois on ne peut pas en avoir, et on ne choisit pas (naturellement) d’avoir des garçons ou des filles.
Je dis juste que naturellement, c’est normalement ce qu’on veut.
La nature est ainsi, tout “mâle” normalement constitué, avec un taux normal de testostérone, veut cultiver la force, être capable de défendre sa famille et son domaine, dominer les autres “mâles”, et transmettre à un fils. »
Déjà, mettons les choses au clair : je ne suis pas un soutien de Guillaume Peltier et Marion Maréchal, ou en tout cas je ne le suis plus vraiment. Je suis simplement d’accord avec une majorité de leurs idées. Et je ne suis certainement pas un soutien du parti Reconquête, vu ce qu’il s’est passé avec eux.
Pour ceux qui ne savent pas ce qu’il s’est passé, je vous invite à voir ces deux vidéos :
« Exclusion / suspension de Reconquête ! »
« Pourquoi encore soutenir Zemmour et Marion Maréchal ? »
Il est d’ailleurs probable que je vote pour le RN aux européennes, donc pour la liste de Jordan Bardella, qui, pour revenir au sujet, n’a pas enfants. Mon message ici n’est donc pas un message militant, c’est un simple message de convictions.
Je ne milite plus pour un parti ; mon engagement est désormais métapolitique, plus que politique… pour l’instant !
Ne pas voter, a priori pour Guillaume Peltier et Marion Marechal, ne m’empêche pas de dire que je suis d’accord sur ce qui vient d’être dit sur les enfants.
Ensuite, concernant la stratégie politique, c’est autre chose, on y reviendra.
Mais sur le sujet des enfants, oui, je suis d’accord.
Oui, c’est un signe de sérieux et de concret. Est-ce une garantie de sérieux et de concret ? Non, je ne le pense pas ; mais c’est un signe, oui.
Est-ce « la certitude que la valeur de transmission va l’emporter sur la valeur de l’ambition » ?
La certitude, non, je ne le pense pas, mais encore une fois, un signe, oui.
Est-ce « la garantie qu’on pensera davantage à la prochaine génération, qu’à la prochaine élection » ?
Même chose, ce n’est certainement pas une garantie, mais c’est effectivement un signe.
Je pense que Guillaume Peltier a certainement été maladroit dans ses propos et dans les mots choisis. Ce ne sont pas des garanties ni des certitudes, et le fait d’employer ces mots a créé un sentiment de frustration chez beaucoup. On sait tous que beaucoup ont envie d’avoir des enfants mais n’ont pas pu ; et d’autres ne peuvent pas en avoir naturellement, par exemple les couples homosexuels (dont beaucoup sont patriotes et votent pour le « camp national »).
Les mots employés par Guillaume Peltier, certainement maladroits, ont été interprétés par beaucoup comme des généralités. Beaucoup ont critiqué ses propos, ainsi que mes commentaires, comme voulant dire que ceux qui n’ont pas encore d’enfant ou n’en veulent pas ne peuvent pas être compétents, ce qui est faux. Ce n’est pas ce qu’a voulu dire Peltier, et ce n’est pas non plus ce que je pense. Comme l’a très justement souligné Sonia Mabrouk, Angela Merkel n’a pas d’enfants, et je pense qu’on peut considérer qu’elle a été une dirigeante compétente, sans juger de son positionnement politique ou de ses résultats ; mais en tout cas en tant que dirigeante dans son camp, elle était compétente.
Peltier a beau avoir dit « Je ne dis pas que c’est un moins, je dis que c’est un plus pour Marion Marechal », ça résume tout, mais cela reste une phrase qui passe inaperçue pour la majorité de ceux qui vont entendre son message, et ce n’est pas ce que les gens vont retenir.
C’est justement ce que je veux dire par là : il ne faut pas faire des généralités. Dire qu’avoir des enfants est un plus, cela ne veut pas dire que c’est un moins pour ceux qui n’en ont pas.
De la même manière, dire que c’est un plus, cela ne veut pas dire que tous ceux qui ont des enfants sont des saints et sont tous sérieux, concrets, etc…
Or, de nos jours, on se vexe facilement et on extrapole tout.
Je ne dis certainement pas que ceux qui ont des enfants ou ceux qui n’en ont pas, ont tous tel ou tel profil. Je dis juste que c’est un signe.
Oui c’est un signe, car quand on a des enfants, on est obligés de préparer l’avenir pour d’autres personnes que pour soi-même.
On doit avoir des responsabilités, par exemple depuis que j’ai des enfants, je me dois d’être réveillé le matin pour les amener à l’école ou les préparer à aller à l’école ; je ne peux pas sortir faire la fête toutes les nuits comme si je ne me souciais pas du lendemain.
Avoir des enfants, c’est certainement un signe de sérieux et de stabilité.
Et encore une fois, je ne généralise pas. Je sais très bien que beaucoup de parents délaissent leurs responsabilités, et je sais très bien que beaucoup de personnes n’ont pas d’enfants mais ont toutes les qualités dont je parle. Je dis juste qu’avoir des enfants, c’est un signe, cela donne des indices sur la personnalité des individus.
Mais avoir des enfants n’est pas forcément toujours bien vu. Je vais faire un parallèle sur un tout autre sujet, par exemple quand on va au restaurant.
Vous le savez peut-être, certains restaurants très prisés acceptent peu les clients sans réservation. Il s’opère donc une sélection à l’entrée, un peu comme en boite de nuit.
Je sais qu’un restaurant en haute saison, par exemple à Chamonix en hiver, va hésiter à accueillir une famille de touristes chinois pour une table de 4 : 2 adultes et 2 enfants. Le restaurant va plutôt choisir 4 touristes, hommes, gros gabarit. Savez-vous pourquoi ?
Car de toute évidence, la famille consommera moins. Selon l’âge des enfants, les parents pourraient même commander 3 plats au lieu de 4, peut-être tout partager entre les 2 adultes et 2 enfants. Et ils ne vont peut-être pas boire d’alcool, ou juste au verre.
Or, 4 copains, des costauds, plus de 100kg, visiblement d’humeur à bien manger et bien faire la fête ce soir-là, qui vont bien picoler, on sait qu’on va faire un gros chiffre d’affaires avec eux.
Est-ce un tort de penser cela ? Est-ce un tort de penser que la famille consommera moins que les 4 copains ?
Evidemment il y a des exceptions, certains familles avec enfants vont consommer beaucoup, et certaines bandes de 4 copains vont consommer très peu. Mais souvent, se fier aux apparences, comme être en famille ou pas, est un indice révélateur.
Dans ce cas précis, personnellement si j’étais le manager du restaurant, si je suis plein tous les soirs avec des places limitées, je ferais tout pour avoir davantage de bandes de 4 copains qui semblent consommer, plutôt que des familles avec enfants.
Inversement, si je loue mon appartement pour une courte durée, je vais préférer la famille aux 4 copains. Je me dis que la famille sera un indice de sérieux, de stabilité, et probablement de respect du matériel de mon appart. Je me dirais qu’il y a plus de risques avec les 4 copains, qui auraient plus tendance a faire la fête et picoler toute la nuit, et peut-être dégrader mes biens.
Est-ce complètement stupide de penser cela ? Je ne pense pas.
Maintenant, venons au sujet politique.
J’ai échangé avec des amis engagés, et ils me disent que Peltier a probablement plombé la campagne de Marion Maréchal. C’est possible ; sur ce point je suis plutôt d’accord.
Je disais juste que je suis d’accord avec Peltier sur les idées, sur les convictions, et je l’assume, mais ce n’était pas forcément la bonne stratégie.
Quand on fait de la politique et qu’on veut rassembler les électeurs, on essaie effectivement de rassembler, et non de cliver. Les mots employés, « garantie de », « certitude que » étaient certainement maladroits.
De plus, encore plus maladroit, le fait de taper sur Jordan Bardella et Francois-Xavier Bellamy. Quand on prône l’union des droites, on ne fait pas cela.
Mais ce n’est pas nouveau, c’est le problème éternel de Reconquête. Les idées sont majoritairement bonnes, mais la stratégie est mauvaise. Quand on ajoute à cela une gestion catastrophique du parti, en parlant de mon cas personnel mais aussi de beaucoup d’autres, on se dit que c’est un vrai gâchis.
Pour ces raisons, je pense voter Jordan Bardella en juin. Non pas car il correspond le mieux à mes convictions (je préfère Marion Maréchal), mais parce que c’est le vote utile.
Marion a beau dire que c’est une élection à la proportionnelle à un seul tour et qu’il n’y a pas de vote utile, mais en réalité oui, il y a un vote utile.
Le vote utile, c’est d’amener un parti patriote en tête des résultats, peu importe lequel.
Si Marion était en tête des sondages, je voterais Marion. Si Philippot ou Asselineau étaient en tête des sondages, je ferais de même.
Je sais que c’est stupide d’un certain point de vue, je sais que certains diront que je me fais manipuler par les sondages, mais je pense que c’est l’intérêt de la France.
Il faut 2 choses lors de ces européennes :
- Qu’une liste patriote arrive en tête, afin que la « macronie » ne se vante pas d’une validation de sa politique. Il faut un vote sanction.
- Que Jordan Bardella et Marion Marechal soient tous les deux élus, que chacune de leurs listes fasse au minimum 5%.
En conséquence, si les deux listes sont certaines de faire plus de 5%, je vote pour la liste qui arrive en tête dans les sondages.
Si l’une de ces 2 listes est a environ 4-5%, je voterais pour cette liste.
Aujourd’hui, il me semble que Marion est certaine de faire 5% ; beaucoup de sondage la prédisent entre 6 et 9%. Je souhaite donc que Jordan Bardella arrive en tête avec le maximum d’avance sur la « macronie ».
Si Marion redescendait à 5% dans les sondages, je voterais pour elle car je pense qu’il est important qu’elle soit élue ; je lui souhaite. Je pense juste que dans l’état actuel des choses, elle n’a pas besoin de ma voix pour être élue. Je n’aurais pas dit cela si j’étais encore un cadre de Reconquête, évidemment, mais j’ai désormais ma liberté et donc le devoir de dire ce que je pense vraiment.
J’aurais fait de même dans le scénario inverse, si Reconquête était en tête et le RN en minorité mais certain de faire 5%, je voterais Reconquête afin que la liste de Marion arrive largement en tête ; sauf si Bardella était en position incertaine avec environ 5% dans les sondages.
C’est ma démarche en faveur de l’union des droites. Je pense que dans tous les cas, il faut voter soit RN, soit Reconquête.
Qu’en pensez-vous ?
Marc GUYON