Industries Probiomer 1923-2023 : Peinture d’un siècle en métamorphose
La vision d’une « Industrie Verte » est-elle réduite à la politique des petits pas, loin des nécessités de transformation de l’économie française ? L’histoire d’une grande famille marquée à la fois par le commerce international, l’engagement social et les responsabilités administratives locales nous
interroge sur l’« économie durable et désirable » dont nous avons besoin pour demain, dans le
contexte de crise climatique avéré par les scientifiques, loin des affrontements stériles entre «
décroissance » et « productivisme ».
Comment dépeindre l’économie de demain ? Une économie qui se met en place, qui va nous faire passer d’une économie des choses vers une économie des usages et des expériences, d’une
économie de la possession vers une économie de l’accès, d’un monde manufacturier vers un monde de services. Une économie qui sera plus industrielle encore que celle d’aujourd’hui, hyper
industrielle en réalité mais dont l’empreinte écologique sera sensiblement moins importante parce que c’est une nécessité impérative.
« L’Économie désirable – Sortir du monde thermo-fossile » est le titre d’un ouvrage récent du
professeur Pierre Veltz. Les industries Probiomer sont nées d’une rencontre inédite entre un enfant de Verdun devenu industriel à Fort-Dauphin et une scientifique devenue la première femme biologiste à l’Académie française de médecine : Lucie Randoin.
Après le décès de Marie Curie en 1934, aucune femme n’est entrée à l’Académie de médecine avant Lucie Randoin. Un siècle plus tard, la place des femmes dans les institutions médicales reste congrue. Son parcours de biologiste et ses travaux hygiénistes ont donné un élan pour doter notre pays de filières ultra modernes d’approvisionnement dans une France d’après-guerre, traumatisée par les pénuries alimentaires. Elle fut aiguillonnée par l’avance des britanniques dans ce domaine, ses travaux en recherche fondamentale ont été précurseurs.
Son héritage scientifique a contribué à établir l’importance primordiale d’une alimentation naturelle et équilibrée sur notre santé. Ses publications en matière de nutrition-santé peuvent à bien des égards encourager demain la valorisation de nouvelles indications géographiques protégées. La crise sanitaire a souligné un vrai besoin car la recherche pharmaceutique est aujourd’hui l’activité économique et industrielle la plus liée à la recherche fondamentale. Aucun autre secteur n’a autant besoin d’un lien fort et direct entre les entreprises et les laboratoires des universités. A ce titre, il faut aussi encourager l’esprit d’entreprise en université, en y intégrant le prisme de l’entrepreneuriat au féminin.
Le 29 juin 2023 célébrait World Industrial Design Day (WIDD), une opportunité de réfléchir à nos
contributions collectives en matière de design, de co-construction et à la manière dont elles peuvent améliorer notre avenir commun, dans un contexte d’incertitude mondiale grandissante.
Ensemble, co-construisons ce futur en exploitant les qualités des milieux innovateurs et communautés du design, créativité, espoir et résilience, pour enclencher un échange constructif sur ce à quoi ressemblera réellement le design du futur et sur la manière dont chacun pourra contribuer à sa façon.
Aussi, la Journée mondiale du design industriel (WIDD) est désormais célébrée dans le monde entier en reconnaissance de la création de la World Design Organization (WDO) le 29 juin et dont le siège est situé à Montréal au Québec. Les communautés créatives associées au mouvement du design marque cette journée avec des activités à la fois ludiques et intellectuelles telles que des tables rondes, des ateliers, des concours de design, des expositions, des installations de galeries, des événements de réseautage et plus encore.
Si les industries Probiomer ont réussi à conjuguer arrière-pays nourricier et nouvelles terres de
science, souhaitons que la francophonie des trois océans cultive son âme libre audacieusement dirigé à la pointe d’un siècle en métamorphose.