Entre “Petite” Bretagne et Grande-Bretagne, la cale Robinson peut-elle devenir la Venise verte et bleue d’Elizabeth Robinson ?
Elizabeth Robinson (1718-1800), mécène des arts, salonnière, critique littéraire et écrivaine, a contribué à organiser la Blue Stockings Society, mouvement social et éducatif de femmes en Angleterre. Ses parents étaient tous deux issus de familles riches ayant des liens étroits avec la pairie britannique et la vie savante. Elle a épousé Edward Montagu, un homme possédant de vastes propriétés foncières, pour devenir l’une des femmes les plus riches de son époque. Elle consacra cette fortune au développement de la littérature anglaise et écossaise et au secours des pauvres.
Elle est née dans le Yorkshire de son père : Matthew Robinson (1694-1778). Elizabeth et sa sœur Sarah, la future romancière Sarah Scott, ont passé du temps lorsqu’elles étaient enfants lors de séjours prolongés avec le Dr Middleton, car les deux parents étaient quelque peu distants. Les deux filles apprennent le latin, le français et l’italien et étudient la littérature. Lorsqu’elles étaient enfants, Elizabeth et Sarah, en particulier, étaient très proches, mais se sont éloignées après que Sarah soit tombée malade de la variole.
Alors qu’elle était jeune, Elizabeth est devenue une amie de Lady Margaret Harley, plus tard la duchesse de Portland, avec qui elle rencontre de nombreuses personnalités célèbres du XVIIIème siècle, dont le poète Edward Young et le penseur religieux Gilbert West. Dans la maison de Lady Margaret, les hommes et les femmes parlaient sur un pied d’égalité et se livraient à des plaisanteries pleines d’esprit et savantes.
Elizabeth va ensuite utiliser ce modèle de discours intellectuel dans ses salons. Les visites à Lady Margaret sont devenues plus importantes pour Elizabeth lorsque sa mère a hérité d’une propriété de campagne dans le Kent et en a fait sa maison avec ses filles.
En 1742, elle épousa Edward Montagu, petit-fils d’Edward Montagu, qui possédait de nombreuses mines de charbon et possédait plusieurs domaines dans le Northumberland. Elle avait 22 ans et lui 50 ans. Le mariage fut avantageux, mais apparemment peu passionné. Elle enfanta néanmoins un fils, John, l’année suivante, et elle aimait énormément son enfant.
À Londres, dans les années 1750, Elizabeth commença à être une hôtesse célèbre. Elle a organisé des petits-déjeuners littéraires avec Gilbert West, George Lyttelton et d’autres. Les jeux de cartes et les boissons fortes étaient interdits lors de ces convocations, désormais connues sous le nom d’événements Blue Stocking.
Elizabeth Montagu s’intéressait aux débats politiques de son époque et elle a contribué au processus politique de toutes les manières qui s’offraient à elle en tant que femme d’élite et intellectuelle.
Pour rapprocher « Petite » Bretagne et Grande-Bretagne, la cale Robinson pourrait offrir un écrin idéal pour accueillir une statue d’Elizabeth Robinson, dans le prolongement des travaux de réflexion pour en faire avec l’étang du Pontay le futur Trianon de Rennes Métropole. A Saint-Grégoire en particulier, la prolifération de tags et l’urbanisation galopante rappellent l’impérieux défi d’une politique de patrimoine, grande oubliée des années Pierre Breteau.
Une politique qui concilie patrimoine d’embellissement et développement de la culture savante et scientifique peut-elle réduire les incivilités et restaurer le vivre-ensemble et le partage d’idées ?
« La beauté connecte les gens » était le thème qui représentait l’Italie en tant que communauté à l’exposition universelle de Dubaï ; un thème identifié comme facteur unificateur du génie et du talent de cette péninsule.
En guise de toiture, les coques renversées de trois bateaux venaient orner la façade du pavillon Italie à Dubaï, dont le design gravitait autour du recyclage. Ce pavillon valorisait aussi l’utilisation d’algues pour capturer le dioxyde de carbone émis dans l’atmosphère par les millions de visiteurs et le métaboliser en oxygène.
La péninsule bretonne regorge elle aussi de talents et d’idées pour transformer son territoire, ses cales, ses canaux, ses innovations circulaires. Il y a près de mille ans, Marco Polo explorait la Route de la Soie, les terres de l’Orient, et n’imaginait même pas que sa Venise deviendrait un jour candidate au titre de capitale mondiale du développement durable au Moyen-Orient. Venise, cette oasis intemporelle, où le passé, l’avenir et les futurs réalisables fusionnent inévitablement chaque jour pour assurer sa survie même ; un écosystème fascinant à défendre et un symbole historique de la beauté italienne dans le monde.
Que la cale Robinson accueille une statue d’Elizabeth Robinson et devienne une petite Venise verte et bleue qui explore elle aussi de nouveaux futurs réalisables entre « Petite » Bretagne et Grande-Bretagne.