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Base-arrière Castelbriantaise ou Eco-airport régional européen Guerlain ? deux scénarios prospectifs pour l’aéroport Nantes Atlantique

Dans son récit : “Cinq Semaines en ballon”, Jules Verne partage les rêves d’un savant et d’un explorateur en quête de survoler l’Afrique orientale, de Zanzibar aux sources du Nil – région alors non complètement explorée – à bord d’un ballon gonflé à l’hydrogène, le Victoria. Symbole d’audace et de liberté au croisement du voyage, des sciences et des techniques, le premier envol de cet engin volant s’appuie sur un mécanisme qui, en éliminant la nécessité de libérer du gaz ou de jeter du lest pour contrôler son altitude, permet d’effectuer de très longs trajets en toute autonomie.

A l’heure où le réaménagement de l’aéroport Nantes Atlantique est fragilisé de jour en jour par la paresse intellectuelle des pouvoirs publics, de la métropole et de la chambre de commerce ; la prospective nantaise volontairement mise en sommeil par des calculs politiques doit pleinement retrouver ses lettres de noblesse. L’institut Kervégan ou autres laboratoires d’idées ne pèsent quasiment plus rien. Plus de dix années de consanguinité d’idées et de mouvement produisent une génération d’hésitants et de retardataires. L’essoufflement et le manque de dynamisme des élites sont tels que le contexte décisionnel cousu de fil blanc repose désormais sur une architecture de non-décision :  décider de ne rien décider…

Dans la parution de son essai “Marie Curie habite dans le Morbihan”, Xavier Jaravel, Professeur d’économie à la London School of Economics, membre du Conseil d’Analyse Economique rappelle qu’en matière d’innovation, l’éducation est le problème numéro un. La France souffre d’un retard éducatif catastrophique. Et beaucoup d’écoles et d’institut de formation nantais n’en sont pas épargnés en particulier dans les champs du commerce, du management et du design. Il manque un véritable réarmement intellectuel et collectif qui passe par un goût rayonné de la prospective territoriale – clé de la diffusion des innovations. Parmi les jeunes générations, nombreux sont celles et ceux qui auraient pu produire des innovations très importantes, comme le firent d’audacieux Alexis Maneyrol, Roland Garros qui avait passé son premier brevet de pilote à Cholet, Théophile Lognoné, volontaire en 1940 à l’usine d’aviation de Bouguenais en qualité de mécanicien  de précision ce qui lui rappela sa première profession : celle d’horloger, et qui fonda les industries Probiomer…

En s’appuyant sur l’immense manne de talents inexploités, comment un vivier d’ « Einstein et de Marie Curie perdus » peut-il rebondir et participer à la renaissance de nouvelles ressources ? Défi numéro un : fluidifier et oxygéner le territoire grâce à un véritable désenclavement des talents, des cerveaux et des compétences. Au cœur de l’Ardèche, l’humanité cessa d’être rampante et s’octroya le pouvoir de voler. Cet événement planétaire attendu par toutes les générations de tous les pays, eut lieu à Annonay le 4 juin 1783, place des Cordeliers. Les frères Montgolfier firent décoller en public un ballon de 770m3 constitué de fuseaux de papier reliés entre eux par des boutonnières. Il s’agissait bien du premier aérostat, le premier engin volant de l’histoire. Le développement des  montgolfières scientifiques, ajouté à la ténacité, à l’audace et au courage des pionniers d’aujourd’hui, nous montrent que l’aventure n’est pas terminée. Une association locale, Les Montgolfières d’Annonay, permet d’entretenir et transmettre aux générations futures ce sens de la prospective fondé sur des caractéristiques humaines audacieuses.

Deux scénarios prospectifs mériteraient d’être posés sur la table pour relancer le réaménagement de l’aéroport Nantes Atlantique. En 2019, le maire de Châteaubriant et par ailleurs président de la Communauté de communes Châteaubriant-Derval s’était exprimé sur le sujet lors de l’inauguration du Quai des entrepreneurs à Châteaubriant. Le 24 janvier 2019, à l’occasion de la cérémonie des voeux de la Communauté de communes Châteaubriant-Derval, à Derval, il avait rappelé que le pays de Châteaubriant entre Nantes et Rennes serait prêt à accueillir un nouvel aéroport, malgré les aménagements en projet à Nantes.

A quoi pourrait donc ressembler le réaménagement futur de l’aéroport Nantes Atlantique sur la commune de Bouguenais, au sud de la métropole ? Et si entre Loire et Océan, un éco-airport régional européen renouait avec les années Guerlain pour imaginer notre futur entre science et nature.

Dernier propriétaire privé du lac de Grand-Lieu, Jean-Pierre Guerlain était un amoureux de la nature, de l’identité maritime et fluviale du territoire. La Loire a guidé l’histoire aéronautique d’une région à l’autre, avec ses innovations fluvio-maritimes. Les temps pionniers de l’aviation sont nés dans des hangars à bateaux, avec les premiers hydravions en bois et en tissu.

Des démarches analogues se développent sur d’autres continents. Le nouveau terminal de Marrakech Menara se positionne déjà en éco-airport régional africain en marchant sur les traces d’Yves-Saint-Laurent.

Un appel pour rebaptiser l’aéroport de Nantes : « aéroport Guerlain » a d’ailleurs été lancé : http://chng.it/PrqmZDzd

Que le débat d’idées et de la prospective du territoire commencent !

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