Simon & Pierre Jouet : deux orfèvres londoniens d’origine huguenote, leurs marques et leurs vies au début du XVIIIe siècle après la Révocation de l’édit de Nantes (1685)

Orfèvres londoniens 1697-1837 : Leurs marques et leurs vies est une guide qui présente une liste alphabétique de toutes les marques d’orfèvres connues, depuis l’ouverture des registres à Goldsmiths’ Hall, Compagnie des Orfèvres de la City de Londres en 1697 jusqu’en 1837. 3 473 marques sont reproduites à partir des registres originaux et 441 autres proviennent de diverses sources. Outre la section principale consacrée aux marques d’orfèvres londoniens, une section est également dédiée aux orfèvres de province ayant déposé leurs marques à Londres. L’ouvrage contient également un dictionnaire biographique des orfèvres, recensant près de 2 600 noms. Il est possible de retrouver parmi ce recensement le parcours de Simon & Pierre (Peter) Jouet, représentant l’ascension sociale de deux générations au sein de la Compagnie des Orfèvres de la City de Londres, malgré des origines d’outsiders, en tant que réfugiés huguenots.

Les orfèvres londoniens devaient depuis longtemps faire face à la concurrence des artisans étrangers, réfugiés fuyant les guerres et les persécutions religieuses dans leur propre pays, et la Compagnie des Orfèvres de la City de Londres veillait scrupuleusement à la protection de ses membres.

Mais un problème majeur se posa à la fin du XVIIe siècle avec l’afflux de huguenots fuyant la France après la révocation de l’Édit de Nantes en 1685. Nombre de ces réfugiés s’installèrent alors à Londres, soit hors des limites de la Cité, soit dans la juridiction de Saint-Martin-le-Grand, à laquelle les règlements de la Cité ne s’appliquaient pas.

Les orfèvres huguenots contournèrent d’abord les lois sur le poinçonnage en persuadant quelques artisans londoniens, dont les marques de maître étaient enregistrées à la Goldsmiths’ Hall, de présenter les pièces françaises pour essai et poinçonnage comme si elles étaient les leurs.

D’autres pétitions, émanant de membres indignés du corps de métier londonien, suivirent. Cependant, en 1725, le procureur général établit sans équivoque que le droit d’apposer une marque de maître à la Goldsmiths’ Hall ne pouvait être refusé à quiconque, qu’il soit ou non membre de la Compagnie. Face à cette décision, les orfèvres londoniens durent, à contrecœur, céder et accepter les artisans huguenots.

Les huguenots ont finalement donné à ce commerce l’impulsion dont il avait grand besoin, tant au niveau du design que des compétences techniques.

JOUET, Peter (2196) : Aucune trace d’apprentissage ni de formation. Heal mentionne cependant Pierre Jouet, orfèvre, à St. Anne’s, Westminster, en 1699 ; et il apparaît sous le nom de Peter Jouer, orfèvre, à St. Giles Without (Cripplegate), en 1718, en apprentissage chez son fils Simon (voir ci-dessous). Jackson mentionne également le même nom comme orfèvre à Exeter, Topsham, vers 1706. Marque enregistrée comme petit artisan, le 23 novembre 1723, mais si grande qu’elle semble avoir été apposée par erreur dans le registre des petits artisans. Adresse : « En face du bureau d’approvisionnement, Little Tower Hill ». Un autre membre de la famille, bien que sans marque enregistrée, était probablement Samuel Juett, fils de John, apprenti chez Thomas Wotton en 1702.

JOUET, Simon (1561, 2553, 2556-7, 3794), fils de Perer Jouet (ci-dessus), orfèvre de St. Giles with-out Cripplegate, apprenti chez John Orchard le 3 avril 1718 et transféré le 20 juin 1722 chez M. Thomas Folkingham à Swithin’s Lane. Libre le 27 mai 1725. Il s’agit peut-être du Simon Jovett de St. Bride’s, Londres, célibataire, marié à Sarah Browne de la même paroisse, le 29 septembre 1723 à St Bene’t, Paul’s Wharf. Premier poinçon (New Standard) enregistré comme poinçon de grande taille, sans date, entre 1724 et 1727, mais probablement proche de l’enregistrement du deuxième poinçon (Sterling) comme poinçon de petite taille, le 21 juillet 1725. Adresse : « en face du bureau d’approvisionnement de Little Tower Hill, comme son père (ci-dessus) ». « Membre de la Compagnie des Orfèvres ». Troisième poinçon, 18 juin 1739. Adresse : White Hart, Foster Lane. Déménagement à Cary Lane, le 9 septembre 1746. Quatrième poinçon, 29 février 1748.
[01:04, 22/12/2025] Kevin: JOUET, Simon (1561, 2553, 2556-7, 3794), fils de Perer Jouet (ci-dessus), orfèvre de St. Giles with-out Cripplegate, apprenti chez John Orchard le 3 avril 1718 et transféré le 20 juin 1722 à M. Thomas Folkingham à Swithin’s Lane. Libre le 27 mai 1725. Il s’agit peut-être du Simon Jovett de St. Bride’s, Londres, célibataire, marié à Sarah Browne de la même paroisse, le 29 septembre 1723 à St. Bene’t, Paul’s Wharf. Premier poinçon (New Stand Standard) enregistré comme orfèvre de grande taille, sans date, entre 1724 et 1727, mais probablement proche de l’enregistrement du second poinçon (argent sterling) comme orfèvre de petite taille, le 21 juillet 1725. Adresse : « en face du bureau de ravitaillement de Little Tower Hill », comme son père (mentionné ci-dessus). « Membre de la Compagnie des Orfèvres ». Troisième poinçon, 18 juin 1739. Adresse : White Hart, Foster Lane. Déménagement à Cary Lane, le 9 septembre 1746. Quatrième poinçon, 29 février 1748. Adresse : « désormais à Aldersgate le 5 avril 1749 », où Heal le mentionne jusqu’en 1752. Déménagement à Kingsland, le 27 mars 1755 (inscription au registre sans poinçon). Adhésion à l’Honorable Compagnie d’Artillerie, le 10 janvier 1749.
[01:06, 22/12/2025] Kevin: Mentionné sous diverses formes : Simon Jovet, Jovett ou Jowett. Enseigne, Bandes d’artillerie jaunes, 1749-1752. Lieutenant, 1752-1753. Lieutenant, Bandes d’artillerie blanches, 1754 (G. Goold Walker, « Huguenots in the Trained Bands of London and the Honourable Artillery Company », Hug. Soc. Proc., 15, p. 300). Également répertorié comme huguenot par Evans (Hug. Soc. Proc., 14, p. 541

Banquiers et Huguenots

Plusieurs orfèvres de renom, qui depuis un certain temps tenaient des caisses courantes pour pouvoir prêter de l’argent rapidement à leurs clients, abandonnèrent presque entièrement la fabrication et la vente d’argenterie pour se consacrer à la gestion de maisons de banque à plein temps.

Les billets à ordre qu’ils émettaient préfiguraient le style de nos premiers billets de banque. Des membres éminents de la Compagnie des Orfèvres, tels que Sir Robert Vyner, Sir Jeremiah Snow, l’échevin Edward Backwell, Valentine Duncomb et Robert Blanchard, amassèrent d’immenses fortunes dans leurs nouvelles activités (certains les perdirent par la suite en 1672 suite à la saisie des recettes de l’Échiquier par Charles II) et firent preuve d’une grande générosité envers la Compagnie.

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