Guillaume Lognoné (1550-1620), Salomon et la boussole créative des interdépendances
Guillaume Lougnonné (devenu Lognoné) est un marin né vers 1550 et décédé vers 1620, à l’âge d’environ 70 ans, dans la baie du Mont-Saint-Michel, berceau spirituel du roi Salomon de Bretagne qui fut un défenseur du grand prestige attaché à Dol. Dans les calendriers romain, chinois, grégorien, julien, hébraïque, hindou, hégirien, persan et républicain, coïncident de nombreux événements maritimes durant cette période où se jouaient découvertes et luttes d’influence au-delà des mers et des océans du globe.
En 1552 est menée une campagne ottomane dans le détroit d’Hormuz, carrefour stratégique situé dans le Golfe persique. Vers 1555-1560, la colonie de la France Antarctique, qui inspirera par la suite la France Equinoxiale, est fondée par Villegagnon dans la baie de Rio de Janeiro. Si la paix d’Amasya est signée entre Ottomans et Séfévides en 1555, la période 1555-1558 est aussi marquée par l’apogée des razzias des pirates japonais Wakō contre la Chine des Ming, en particulier contre Yangzhou. En 1556, c’est l’abdication de Charles Quint.
Il faut attendre la fin du XVIe siècle pour voir l’arrivée des premiers européens vers les fameuses îles Salomon du Pacifique. L’espagnol Alvaro de Mendana, en provenance du Pérou, fut le premier à découvrir Santa Isabel en 1568, puis Guadalcanal.
Le 7 février 1568, l’espagnol Álvaro de Mendaña est effectivement le premier Européen à découvrir les Salomon. Il y réside avec ses hommes jusqu’en août, une période marquée par des « rencontres continuellement sanglantes » avec les autochtones, auxquels les espagnols réclament de force de la nourriture. Lorsqu’il revient en Espagne et relate sa découverte, les espagnols, persuadés qu’il a découvert la légendaire Ophir, terre d’origine de l’or du roi biblique Salomon, indiquent le nom Islas Salomon sur leurs cartes.
Ces cartes sont approximatives, et l’emplacement exact des îles tombe longtemps dans l’oubli, jusqu’à ce que le britannique Philip Carteret les redécouvre en 1767. Des missionnaires européens arrivent au milieu du dix-neuvième siècle, mais peinent à convertir les habitants. Dans le même temps, les îles sont sillonnées par les blackbirders, européens qui recrutent de force ou par la tromperie des insulaires du Pacifique, les expédiant notamment sur les plantations du Queensland ou des Fidji. Ces enlèvements avivent les tensions, et les Salomonais réagissent dès lors souvent avec méfiance et violence à toute visite d’Européens.
Depuis son indépendance (1978), les îles Salomon en tant que pays a été marqué par une certaine instabilité politique, et notamment par des conflits inter-ethniques à la fin du XXème siècle et au début du XXIème siècle.
Le 14 mars 1988, les Salomon, sous le premier ministre Ezekiel Alebua, furent l’un des États fondateurs du Groupe mélanésien Fer de lance, association internationale de coopération et de solidarité mélanésienne.
En 1998, des habitants autochtones de l’île de Guadalcanal s’arment et fondent le Isatabu Freedom Movement (IFM), dirigé notamment par Harold Keke. Ils s’attaquent aux migrants et descendants de migrants venus en grand nombre de l’île de Malaita au cours des décennies précédentes. Les Malaitans sont sur-représentés parmi les chefs d’entreprise, dans la fonction publique et notamment dans la police, et une partie de la population autochtone de l’île réclame une meilleure prise en compte de ses propres intérêts.
Du XVIe siècle à aujourd’hui, Salomon représente une boussole de gouvernance fragile pour les hommes et qui appelle à faire preuve de créativité pour mieux comprendre nos interdépendances.