Le secret des affaires et/ou des créations, une clé de voûte pour explorer le fonds vert que représente LA MER
L’innovation juridique sur terre est lente, compliquée et controversée. L’INPI et l’Observatoire de l’immatériel considèrent que 86% des actifs de l’entreprise ne sont pas valorisés. 15% seulement du capital immatériel est inscrit au bilan. Un tel déficit ne permet pas de prendre connaissance de la valeur créée jusque-là. Et rend fragile des transferts d’innovation ou même de simples démarches d’information auprès d’investisseurs afin de procéder à l’évaluation d’une société.
Si Victor Hugo associe la force incoercible des flots à un « espace de rigueur et de liberté » dans son œuvre les Travailleurs de la mer. Jules Verne y décèle le berceau fécond des entreprises intelligentes, capables de produire et rendre « Mobilis in Mobili» (Mobile dans l’élément mobile) des richesses immatérielles.
Initiée par l’ancien PDG d’Ecover et homme d’affaires belge Gunter Pauli, l’économie Bleue est un mouvement « open-source », réunissant des études de cas, dans un premier temps compilées dans un rapport éponyme remis au Club de Rome. Comme le spécifie son manifeste : « en utilisant les ressources disponibles dans des systèmes en cascade, (…) les déchets d’un produit deviennent des intrants pour créer une nouvelle source d’actif immatériel ». Fondé sur 21 principes fondateurs, l’économie Bleue établit que les solutions sont déterminées par l’environnement local et ses caractéristiques physiques / écologiques et préconise le principe de la gravité comme une source d’énergie.
Une telle approche scientifique présente un intérêt territorial pour des bassins, tels que l’Estuaire de la Loire, et son périmètre industriel Nantes/Saint-Nazaire qui pourrait travailler à plus long terme à l’optimisation des transports de méthane, en chargeant les méthaniers vides sur le chemin du retour en CO2 pour produire dans les zones exportatrices (notamment le Qatar), des agro carburants de troisième génération (microalgues).
Par ailleurs et dans le même sens, ces transferts d’innovation et de propriété intellectuelle s’inscrivent dans des enjeux transversaux et globaux, comme l’illustrent les travaux de l’ancien sénateur Christian Cointat et sa proposition de loi destinée à créer une « collectivité d’outre-frontière». Dans le cadre de l’ONU, L’Organisation mondiale de la mer est fondée sur les mêmes dispositions que l’Organisation internationale de télécommunications mobiles par satellites (IMSO), laquelle permet de définir et de superviser notamment des services satellitaires requis en mer (drones par exemple…).