La mairie de Nantes apporte son soutien au premier jour du timbre Lucie Randoin
Suite aux démarches entreprises par Monsieur Jean-Luc Losfeld, la Ville de Nantes confirme à l’Amicale Philatélique de Nantes son soutien pour le projet d’accueillir le premier jour du timbre célébrant la mémoire de la biologiste Lucie Randoin.
Le futur CHU de l’île de Nantes en cours de construction comprendra une allée Lucie Randoin suite à une délibération municipale de la ville de Nantes dont voici les références :
https://metropole.nantes.fr/files/live/sites/metropolenantesfr/files/delib/deliberations/conseil-
municipal/2023/06-30/Documents/21_20230630_CM_DELA1.pdf
Les travaux de cette scientifique au parcours très atypique ont permis de développer les filières du territoire entre terre et mer dont Nantes Patrimonia a détaillé les apports historiques pour transformer jusque dans les années 60 le Hangar à bananes en lieu d’innovation pour la nutrition-santé : https://patrimonia.nantes.fr/home/decouvrir/themes-et-quartiers/hangar-a-bananes.html .
« Fort Carillon » et les cargos bananiers de la Compagnie générale transatlantique ont pendant
longtemps arpenté le quai des Antilles pour décharger des fruits exotiques riches en vitamines et
magnésium. Jusque dans les années 1970 on y stockait et laissait mûrir les bananes venues par
bateau de Guadeloupe, de Martinique, de Guinée et Côte d’Ivoire. Plusieurs nutritionnistes se sont intéressés au rôle de passage de témoin de cet espace comme laboratoire de la nutrition-santé.
Une scientifique a joué un rôle déterminant pour décloisonner l’innovation dans ce domaine : Lucie Randoin.
Les travaux hygiénistes de cette biologiste ont encouragé l’importance de filières sélectives
en quête de produits naturels. Ses recherches ont par exemple encouragé les Terre-Neuvas de
Trentemoult à valoriser l’huile de foie de morue et à développer la pêche au saumon de Norvège.
Par ailleurs et dans le même sens, Lucie Randoin a conduit de nombreux travaux en Loire Atlantique notamment sur le sel de Guérande, les minéraux marins et plus particulièrement en résonance avec le domaine des filières de nutrition et d’approvisionnement à Nantes (hangar à bananes, importation de farine de manioc de Madagascar).
Son rayonnement régional a été souligné dans les colonnes de Ouest France :
https://vannes.maville.com/actu/actudet_-la-roche-bernard.-il-lance-un-appel-pour-un-timbre-a-l-effigie-de-lucie-randoin-_-5307088_actu.Htm
Des passerelles ont pu se développer avec des acteurs industriels de la recherche et de l’innovation intéressés par les travaux de Lucie Randoin. Ce champ d’échanges a principalement concerné : la santé, la nutrition et les biotechnologies mais pourrait également être élargi à des applications deeptech plus larges dans le contexte de l’Exposition universelle de 2025 comme le souligne cet article : https://www.radiolaser.fr/actualites/2374/lucie-randoin-1885-1960-inscrite-au-programme-philatelique-de-2025-dans-la-rubrique-industrie-science-et-technique/
Savez-vous que les deux seuls vaccins contre le Covid-19 disponibles en Europe étaient issus de deux entreprises fondées par des universitaires, BioNTech en Allemagne, créée par trois chercheurs de l’université de Mayence, et Moderna, fondée par un biologiste d’Harvard ? Avec la grande bascule de la pharmacie de la recherche chimique vers la biotechnologie, l’essentiel des nouveaux médicaments est issu en tout ou partie des travaux académiques, d’où le succès mondial de la région de Boston, aux Etats-Unis, siège d’Harvard et du MIT.
La crise sanitaire a souligné un vrai besoin car la recherche pharmaceutique est aujourd’hui l’activité économique et industrielle la plus liée à la recherche fondamentale. Aucun autre secteur n’a autant besoin d’un lien fort et direct entre les entreprises et les laboratoires des universités.
Il faut aussi encourager l’esprit d’entreprise en université, en y intégrant le prisme de l’entrepreneuriat au féminin.
Un pavillon des femmes à l’Exposition universelle d’Osaka (Japon) en 2025 sera l’occasion de célébrer le destin de femmes et leurs contributions dans les projections du futur : https://actu.fr/pays-de-la-loire/guerande_44069/un-timbre-a-leffigie-de-lucie-randoin-biologiste-qui-a-etudie-le-sel-de-guerande_60565331.html
Enfin, n’oublions pas l’importance fondamentale de la nutrition-santé pour une ville-port comme
Nantes qui a construit sa prosperité sur le sucre, du gateau nantais à l’usine bleue Béghin Say.
De Nantes à Orléans, la Loire a longtemps été surnommée le fleuve « sucré » à travers le raffinage du sucre : voiture par eau d’une denrée exotique. Avec comme point d’aboutissement : le raffinage à Orléans débuté en 1653 grâce aux hollandais (Vandebergue). Jusqu’à un véritable « âge d’or » en 1793 avec un impact industriel fort sur la ville d’Orléans et ses 32 établissements.
La célèbre sucrerie Beghin Say dans l’île de Nantes rappelle cette transformation. Boulevard des Pas Enchantés, c’est dans la propriété de la Tullaye, où le général Cambronne, célèbre
pour quelques mots, avait passé les vacances de ses jeunes années et décida de se retirer après une carrière chaotique. Avec la perte des colonies, les blocus ou encore l’abolition de l’esclavage, des tensions ont existé avec les armateurs et les industriels Nantais. Pour contourner les pénuries, un substitut à la canne à sucre fut recherché. Plusieurs végétaux envisagés : c’est finalement la betterave à sucre qui sera favorisée notamment lors d’une découverte en Silésie à l’occasion de la campagne de Napoléon en Hongrie .
Cambronne aurait ainsi rapporté cette invention d’Europe centrale. Le 2 janvier 1812, le français
Benjamin Delessert réussira la première extraction industrielle de sucre de betterave. Il vendra
quelques années plus tard son entreprise à la famille Say (groupe Beghin Say) pour fonder les Caisses d’Epargne et créer le livret A.
D’abord réservé aux catégories les plus aisées, le sucre s’est diffusé rapidement socialement et
géographiquement. C’est un ingrédient essentiel à l’invention du Gâteau Nantais. Ce produit exotique n’aurait pu exister sans la maîtrise des routes maritimes et des productions lointaines, dont les compagnies Nantaises ont été des acteurs essentiels. L’histoire du sucre, c’est aussi une histoire de porcelaine, de nouveaux objets d’arts ménagers, d’imbrication avec d’autres innovations… C’est une histoire simultanément de grand large et de vie très quotidienne.