Gabriel Attal se rendra-t-il à Saint-Malo sur les traces de son ancêtre ?
Gabriel Attal est un descendant direct de Philippe Chabot, comte de Buzançais, l’amiral de France qui finança les expéditions de Jacques Cartier au Canada. Le 15 juin 2023 a célébré le 480e anniversaire de son ancêtre, à l’occasion d’une cérémonie à la Tour Solidor de Saint-Servan (Saint-Malo). En écho à cet hommage et en prévision de la Transat Québec-Saint-Malo, une conférence sur Philippe Chabot s’est tenue 16 décembre 2023 dans les salons du Domaine des Mauriers de Saint-Malo.
Cette manifestation a permis de rappeler la chronologie des deux premières expéditions de Jacques Cartier à la découverte du Canada, et des liens joués par Philippe Chabot comme facilitateur de ces découvertes vers le Nouveau Monde.
En 1532, Philippe Chabot qui accompagnait le roi de France au Mont-Saint-Michel profita de l’occasion pour lui faire rencontrer Jacques Cartier et proposa au roi une expédition sur la mer en destination des terres neuves. En hommage à son mécène : l’Amiral Chabot de Brion, Jacques Cartier avait donné son nom à une île : l’île BRION, à l’entrée du golfe du Saint-Laurent au Canada.
Philippe Chabot avait obtenu du roi, de François 1er qu’il verse à Jacques Cartier une aide financière de 6000 livres. Le 20 avril 1534, Jacques Cartier quitte Saint-Malo avec ses deux navires pour sa première expédition.
Fin juillet 1534, Jacques Cartier décide de revenir en France. Il propose au chef Huron d’emmener ses deux fils en France lui promettant de les ramener l’année suivante, promesse qu’il tiendra. Le 5 septembre 1534, Jacques Cartier est de retour à Saint-Malo, après avoir fait le tour de Terre-Neuve et reconnu l’embouchure du Saint-Laurent.
Ces résultats incitent François 1er à poursuivre l’exploration de ces nouvelles terres. L’objectif est de s’établir sur cette terres lointaines et de créer une « Nouvelle France ».
Le 31 octobre 1534, Philippe Chabot donnait ordre à Jacques Cartier de poursuivre les explorations avec trois navires : la Grande Hermine, la Petite Hermine et l’Emerillon. Le départ a lieu le 19 mai 1535. Au cours de ce second voyage, Jacques Cartier va séjourner à Stadaconé, village Huron où s’élèvera plus tard la ville de Québec. Il remontera ensuite le Saint-Laurent jusqu’à Hochelaga, où se trouve maintenant Montréal.
Enfin le 24 juillet 1535, il prendra possession officiellement du sol de la « Nouvelle France ». La cérémonie eut lieu sur un emplacement où actuellement s’élève un hôpital en face de la ville de Gaspé. Une croix fut plantée indiquant cette prise de possession. La croix érigée en signe de possession des terres est toujours présente. Cette prise de possession de la Nouvelle France facilite ensuite l’arrivée de Samuel Champlain en 1608 avec les premiers pionniers qui fondèrent la Nouvelle France et réalisèrent les rêves de Philippe Chabot et François 1er. Par son action et son soutien sans faille à Jacques Cartier, Philippe Chabot est donc le premier acteur des relations franco-québécoises. Le Québec possède ainsi des lieux communs de mémoire franco-québécois par l’intermédiaire de Chabot avec l’île de BRION dans le golfe de Saint-Laurent.
Plus de 500 après la découverte du golfe du fleuve Saint-Laurent par l’explorateur Jacques Cartier, rappelons que ce dernier s’était vu confié par François 1er la mission de rechercher, au nord du Nouveau Monde, un passage vers la Chine, à l’instar de Vasco de Gama passant le Cap de Bonne-Espérance et coulant la puissance vénitienne car « d’un seul coup » les produits de Chine valaient – déjà – cinq fois moins cher à Lisbonne qu’à Venise.
Son mécène, Philippe Chabot décéda le 15 juin 1543. On lui éleva un magnifique monument funéraire dans l’église des Célestins à Paris et dont le gisant est toujours conservé au Louvre.
Sur un plan symbolique, un quai Philippe Chabot à Saint-Malo (quartier Solidor) mais aussi au Louvre d’Abu-Dhabi offrirait un pont entre les découvertes et les civilisations maritimes.
François 1er s’était tourné vers les Amériques avec l’explorateur Jacques Cartier (1534-1543) recherchant une route vers la Chine qui ouvrirait un passage vers le nord-ouest de galions chargés d’or et de diamants. Jacques Cartier avait cru avoir trouvé ces fameuses pierres précieuses dans l’embouchure du Saint-Laurent au Québec, sur le flanc du cap Diamant. Toutefois, lorsqu’il retourne en France, Pliny, le lapidaire de François 1er , lui affirme qu’il s’agit de quartz et de pyrite.
Jacques Cartier a entrepris bien d’autres découvertes. Les expéditions de pêche à la morue ont durablement marqué les aventures transatlantiques y compris vers les côtes du Brésil que Jacques Cartier connaissait également. Une preuve de séjour du malouin Jacques Cartier au Brésil est le baptême à Saint-Malo, le 31 juillet 1528, d’une indigène brésilienne nommée Catherine du Brésil, la marraine étant la femme de Jacques Cartier.
A la manière d’un oiseau migrateur, voici donc des racines et des ailes pour rêver, oser et faire bouger la France et le monde de demain, en revisitant aussi la devise du Québec « Je me souviens que né sous le lys, je grandis sous la rose …des sables », expression traduite dans un carnet de voyage.