Foresight for Tomorrow : la Villa Hégra sera-t-elle un refuge des Amazones de la civilisation nabatéenne ?
En résonance avec le thème de l’Exposition universelle de 2030 : “Foresight for Tomorrow” (Prévoyance pour demain) à travers la culture, l’innovation et la coopération mondiale, cet édifice vient renforcer le réseau des villas ouvertes par la France à l’étranger : Médicis en Italie, Kujoyama au Japon, Albertine aux États-Unis et la Casa Velasquez en Espagne.
S’inscrivant dans le cadre du partenariat conclu entre la France et le Royaume d’Arabie saoudite pour le développement du site d’AlUla, la Villa Hegra, à travers sa programmation culturelle et ses résidences de création, s’affirme comme le fleuron de la coopération culturelle entre la France et l’Arabie saoudite. Elle a pour ambition de servir de pilier au dialogue créatif entre les deux pays et de contribuer à faire d’AlUla une nouvelle destination de référence sur la scène culturelle internationale.

Un accord pour le développement touristique et culturel de la région d’Al-Ula a été signé en avril 2018, où de nombreux archéologues français participent aux fouilles des sites nabatéens. Le Centre Pompidou prévoit de coopérer à la création à Al-Ula d’un musée d’art contemporain consacré aux artistes du monde arabe.

Les Amazones étaient des femmes guerrières mythologiques, souvent associées à des peuples de l’Anatolie. Dans la célèbre cité de Pétra en Jordanie, des sculptures nommées Isis, Amazones et Nikes se trouvent dans les édifices, notamment à Al-Khazneh.

Les Amazones y sont représentées dans une certaine iconographie, aux côtés de figures comme Isis et les Nikès (divinités ailées de la victoire).
Isis, Amazones, Nikés
La figure principale de la façade est identifiée comme Isis par le basileion (emblème d’Isis, voir le détail) sur l’acrotère central du fronton. Les détails étant difficiles à identifier de nos jours, des photographies et des dessins anciens sont utilisés pour les recherches. Elle aurait porté sur sa tête un kalathos (panier à ouvrage en forme de lys), une corne d’abondance dans son bras gauche et une situle (récipient conique en métal) ou un bouquet d’épis dans sa main droite pendante. Elle est vêtue d’un péplos (long vêtement épais) et d’un manteau qui repose sur ses hanches. (R. Wenning. Voir aussi : Programme iconographique, page d’accueil d’Al-Khazneh)

Tous les reliefs de l’ordre supérieur sont placés comme des statues sur des piédestaux. Ce sont les plus anciennes sculptures conservées à Pétra. Entre les paires de colonnes extérieures, sur la façade et sur les quatre murs latéraux des deux niches, des Amazones dansent, leurs armes (probablement des haches d’armes) se balançant au-dessus de leurs têtes.

Celle de droite, à l’avant, tient un long bouclier aux extrémités coupées dans l’autre main. « Ces guerrières mythiques apparaissent souvent sur les bas-reliefs des mausolées ou des sarcophages grecs et romains et symbolisent la lutte de l’homme contre la mort.» (F. Zayadine, p. 44) « La danse des armes des Amazones pourrait refléter une coutume des cérémonies funéraires des familles nobles.» (R. Wenning, p. 154)
Au fond des deux niches se trouvent deux Nikés (déesses ailées de la victoire) vêtues de longues robes. Dans les tombes antiques, elles symbolisent le soutien divin.








